|
| |
|
|
|
|
  sebso
| Je considère cet album comme le chef-d'oeuve de Jacques Martin. Celui-ci, lorsqu'il publie "L'Empereur de Chine", s'écarte progressivement depuis une quinzaine d'années des canons de l'école classique Tintin tels qu'ils ont pu être définis par Hergé et Jacobs. Depuis quelques albums Alix n'est plus le héros sans peur et sans reproche, quasiment infaillible , qui résout tous les problèmes, maîtrise tous les dangers et dénoue les situations les plus inextricables.
Alix est toujours sans reproche mais il ne maîtrise plus rien. Confronté à des enjeux de pouvoir qui le dépassent complètement, face à la culture chinoise dont il a tout à apprendre, Alix n'est plus que le spectateur impuissant des luttes intestines de la cour impériale chinoise. Ses interventions ne résolvent rien, voire précipitent la fin de ceux qui sont prêts à l'aider.
"L'Empereur de Chine" porte à leurs sommets les nombreuses qualités des albums précédents : la reconstitution historique est superbe, portée par le dessin précis de l'auteur et par les couleurs magnifiques (Ah, les couleurs des albums d'Alix... On a rarement mieux rendu en bande dessinée le jeu de la lumière : aube ou crépuscule, orage ou ciel d'été, elles rendent le passage du temps presque tangible...). Les intrigues de tous ces personnages qui se battent pour le pouvoir, pour un rêve (le fils de l'empereur) ou simplement pour leur survie sont à la fois passionantes et dérisoires.
|
|
|
|
|
|
| |
| |