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© Delcourt

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La gloire d'Albert
ScénarioDavodeau Etienne
DessinDavodeau Etienne
Année1999
EditeurDelcourt
CollectionSang-Froid
SérieUn monde si tranquille, tome 1
autres tomes1 | 2 | 3
Bullenote [détail]

Albert Colin, individu commun, effacé, que sa femme méprise, milite sans vraiment savoir pourquoi pour un parti d'extrême droite. Alors qu'il rentre chez lui, il assiste au meurtre du leader de ce parti. Armé, il suit les tueurs et parvient à les maîtriser. Les deux individus se révèlent être des opposants politiques dont l'un est idéaliste, l'autre cynique. Albert espère que son action lui donnera son heure de gloire, malheureusement les deux hommes s'échappent et le blessent. Il découvre alors que le cerveau de l'affaire n'est autre que l'allié politique de la victime. Ce dernier, après lui avoir expliqué les raisons de son geste, abandonne Albert agonisant...

 

1 avis

briard
Albert, honnête père de famille, est figurant dans le spectacle "Nos valeurs, notre terroir" et sympathisant d'un parti d'extrême droite. Un soir, il assiste à l'assassinat d'un des dirigeants de ce parti par deux tueurs à gage. Albert décide de rendre la justice.

Peut-on qualifier La Gloire d'Albert de Bande Dessinée engagée ? En s'attaquant au thème de l'extrême droite, Etienne Davodeau vise-t-il à faire un album marqué politiquement ou au contraire prétend-il à l'objectivité ?

Lorsqu'on traite d'un sujet politique, l'objectivité est un art périlleux. S'il s'agit de s'abstenir de toute appréciation morale et placer toutes les idées sur un même plan, le seul résultat sera de brouiller les valeurs. Si au contraire on veut apprécier sereinement les faits, en à leur donnant leur sens exact, sans interférence idéologique, on fait de la statistique, mais en aucun cas de la politique, qui est par définition le terrain des idées. Ainsi, alors que Davodeau traite de l'extrême droite sans prendre parti, il prend le risque de renvoyer dos à dos "tous ces sales politicards" ou pire encore de donner des habits respectables à l'immonde.

Contrairement à ce qui ressort d'une première lecture, la vision de Davodeau n'est pas objective. Troublante oui, subtile sûrement, mais pas objective.

Dans son récit, les salauds sont désignés : ce sont les dirigeants de "Traditions et Convictions" et les gauchistes assassins, c'est à dire les principaux représentants des deux camps. Les uns sont démagogues et hypocrites, les autres meurtriers par cupidité ou par idées (peu importe le motif, semble dire Davodeau).Quant à Albert, il a beau être figurant au spectacle "Nos valeurs, notre Terroir" et un peu militant, c'est un homme courageux, simple et qui aime les oiseaux. C'est ici que le trouble s'empare du lecteur.

Loin de Baru et de son sympathique et néanmoins facile manichéisme de l'Autoroute du Soleil ou de Bonne Année, Davodeau prend tous ses personnages comme des êtres humains et jamais comme des archétypes. L'humanité n'est pas dans le camp des "bons" et l'inhumanité dans le camp de "méchants". Tous les personnages sont humains, et c'est là tout l'intérêt de ce livre.

Davodeau refuse de se situer sur le plan des idées, qui sont donc rejetées à l'arrière plan (et jamais développées au cours de l'histoire). Pourtant, c'est sur cet affrontement entre les hommes et les idées qu'est basé le récit : "les idées avant les hommes", dit Monsieur Delorme. C'est sans doute là le défaut du livre : si l'on traite du fascisme, on est tenu d'en aborder les idées, sinon pourquoi en parler ? Fallait-il obligatoirement que le parti en question soit extrême ? Davodeau opère une confusion entre traiter de l'extrême droite (sujet qu'il effleure) et traiter de politique (ou des idées, le sujet traité dans son album).

Le Réflexe de Survie remplissait mieux ses objectifs. Faute de place peut-être (le traditionnel carcan des 45 pages n'autorise pas le développement de toutes les idées), Davodeau reste allusif sur une partie de son sujet.

Ce défaut a du moins le mérite de centrer l'histoire sur l'humanité des personnages. Les seuls dont l'action sera légitimée sont les "purs", ceux qui agissent avec conviction, y compris pour une mauvaise cause.
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