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  rohagus
| Les hommes majeurs obligés de se déshabiller complètement pour parcourir les allées du musée du Louvre ? Eh oui, suite à une révolte des statues et peintures de femmes nues, elles ont exigé cela sans quoi elles n'apparaitraient plus aux yeux du public. Mais comment en est-on arrivé là ?
Zelba nous raconte une fable mêlant fantastique et comique pour nous parler à la fois du harcèlement sexuel et du traitement des nus dans l'Art. A force de se faire reluquer voire dégrader par les visiteurs, les artistes et même les autres statues, les nus féminins du Louvre en ont marre et décident de devenir invisibles tant qu'une solution n'est pas trouvée. Seule une femme de ménage capable de leur parler sait la raison de cette disparition mais elle ne parvient pas à faire passer son message à la direction du musée qui cherche une explication plus rationnelle. Jusqu'à ce que le directeur du musée, au cœur d'un drôle de duo avec sa sœur jumelle avec qui ils échangent régulièrement leurs identités, subissent lui aussi un tel type de harcèlement de rue et en vienne enfin à écouter le message des œuvres d'art.
Le graphisme de Zelba est léger et agréable. Son trait est souple, maîtrisé, et il est rehaussé par une esthétique à base de bichromie de rouge et de noir.
L'histoire est amusante, à la fois dérisoire sur la forme et intéressante sur le fond. Comme souvent dans les albums dénonçant le harcèlement, j'ai trouvé le comportement des mâles harceleurs un peu abusé, ou alors peut-être suis-je aveugle pour ne jamais avoir été témoin d'attitudes aussi primitives et dégradantes envers la femme. Mais le message de fond fonctionne et surtout il m'a ouvert les yeux sur le traitement du nu dans l'Art, son évolution au fil des siècles et ce qu'il peut refléter de la société patriarcale à chaque époque. Je n'y avais jamais réfléchi mais c'est vrai que cela parait évident une fois mis en lumière.
Pour autant, étant très loin d'être naturiste moi-même, la résolution loufoque de toute cette situation ne m'a pas tellement fait rire, d'autant que l'autrice insiste fortement sur le sujet, de même que sur les messages répétés comme quoi les femmes sont plus sages et moins agressives que les hommes. Un sexisme dans l'autre sens qui m'a un peu agacé mais qui est heureusement adouci dans les dernières pages où il est proposé une véritable égalité qui est plus ma version du féminisme. |
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