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© Emmanuel Proust / EP Média

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Mistral noir
ScénarioPradelle Bruno | Genot Pascal
DessinThomas Olivier
CouleursPradelle Bruno
Année2005
EditeurEmmanuel Proust / EP Média
CollectionTrilogies
SérieSans pitié, tome 1
autres tomes1 | 2 | 3
Bullenote [détail]

Après la French Connection, quelles sont les nouvelles moeurs du trafic de drogue à Marseille ? Ce polar hyper-réaliste nous plonge dans une machination infernale où flics ripoux et caïds sont complices pour s’assurer le monopole du trafic de cocaïne.
http://www.sans-pitie.com/acceuil.htm

 

2 avis

Da Rocha
Marseille, un polar, il n’en fallait pas beaucoup plus pour me décider à lire cette bande dessinée.

Premier tome d’une trilogie, cet album nous plonge dans les cotés les plus obscurs de la cité phocéenne. Pour le moment, le scénario est un peu touffu. Drogue, sexe, meurtre, trafiquants et flics ripoux constituent les principaux ingrédients de cette histoire. Le décor se met en place avec au beau milieu de tout cela un zonard qui fera les frais d’événements qui le dépassent complètement. Ceci n’est tout de même pas parfait car on a du mal à cerner les tenants et aboutissants de la petite « tambouille » mitonnée par les caïds locaux. Gageons que des éclaircissements nous serons fournis dans les deux prochains tomes.

Coté dessins, les planches réalisées par Olivier Thomas sont sur la même longueur d’onde que le récit : sombres à souhait. Les ambiances glauques sont ainsi bien représentées, notamment grâce au travail du coloriste (et scénariste) qui accentue cette noirceur. Un travail propre et efficace.

Avec « Sans Pitié », on délaisse quelque peu le Marseille lisse façon Pagnol pour se rapprocher des descriptions de la « French Connexion ». A suivre…
Coacho
Il est des coïncidences parfois amusantes. Alors que France 3 nous propose les images de la 45ème « Marseillaise », un des tournois de pétanque les plus prisés du monde, j’entame la lecture des 2 premiers albums de la trilogie « Sans pitié » qui se déroule dans la même ville.
Connue pour ses excès en tout genres, son folklore, son football, on finirait presque par oublier que Marseille est une ville où le crime est fort présent.
Des auteurs comme le commissaire Van Loc ont fait un bon fond de commerce de leur action dans la ville, mais c’est plus du côté de Jean-Claude Izzo qu’il faut lorgner (et pour cela, je ne saurai trop vous conseiller la (re)lecture de sa trilogie qui débute par le brutal Total Kheops) pour mieux sentir toute la subtilité du récit de Pascal Génot et Bruno Pradelle.
Avec une idée bien précise de ce qu’ils veulent nous faire partager, ils tracent les contours d’une ville que tout le monde connaît jusqu’au poster géant de Zinédine Zidane. Mais quand ils entrent dans le détail, ça secoue sévèrement !
De jeunes frappes sans grand avenir et quotidiennement désœuvrées, condamnées à vivre de petits deals sans grande envergure, vont se retrouver pris dans une situation et des évènements qui vont rapidement les dépasser.
Car les grandes huiles locales, ceux qu’il convient d’appeler encore aujourd’hui des maffieux, ont décidé de provoquer quelques remous pour permettre une livraison importante de drogue sans attirer le regard des autorités locales. Des autorités locales elles-mêmes pas très nettes mais qui ne tombent pourtant pas dans le cliché tant c’est habilement mené.
Enfin, au milieu de ce milieu, un tueur sanguinaire, sauvage, mais terriblement efficace, fait un ménage étrange parmi d’anciens membres de l’OAS, et provoque la panique parmi la criminalité locale, la poussant à la faute.
Je sais, ça fait beaucoup de données à ingérer d’un coup mais dès que vous ouvrirez le premier album, vous ne serez plus surpris, mais juste happé dans la tourmente de ce polar noir et ébouriffant !
Jour et nuit, ça grouille… De la rave party qui dégénère aux meurtres en plein jour, en passant par la petite racaille, les drogués, les viols, rien ne nous est épargné mais cela a pour effet de créer une ambiance hors-normes, bien noire, bien forte, orchestrée de main de maître par deux scénaristes survoltés.
Le dessin de Thomas Olivier (que l’on connaît pour Arvandor chez Vents d’Ouest) fait ici des miracles et on sent qu’il s’est fait vraiment très plaisir à dessiner cette histoire. Cadrages, ambiances, décors, personnages (principaux ou secondaires), pistes, fausses pistes, points et contrepoints, c’est du talent à l’état pur.
Cette trilogie réalisée par un trio sera indubitablement un incontournable du genre pour les amateurs de polars noirs, mais deviendra à n’en point douter un incontournable tout court.
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