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  StephaneMD
| D'une manière générale, j'ai toujours eu un petit faible pour les histoires de voleurs. (Bien sûr, je détesterais me faire cambrioler...) Et puis j'aime bien les voix off, au cinéma comme en bd. Autant dire que "Vilebrequin" m'a accroché dès les premières pages. La voix off mène presque tout le récit, et elle le fait délicatement, sans nous écraser de longs pavés de texte, sans jamais briser l'entrain de la lecture. Car Arnaud Le Gouefflec trouve les mots justes, la bonne réplique sans forfanterie. La construction de son récit est habile et ménage de nombreux rebondissements amusants et/ou ironiques. Les personnages sont attachants et drôles. Le dessin d'Obion est virtuose, sans être démonstratif. Il sert parfaitement le récit. Il le transcende parfois, rajoutant des moments de poésie et d'humours qui lui sont propres. On sent que les deux auteurs s'entendent à merveille et on partage le plaisir de cette complicité tout au long de l'album.
"Le Voleur" de Louis Malle, qui est l'un des mes films préférés, démarre par une réplique en voix off, savoureuse et pleine dironie : "Je fais un sale métier. Mais j'ai une excuse; je le fais salement!". Obion et Le Gouefflec font un beau métier, et ils le font bellement.
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Coacho
| Faisons fi des inextricables démêlés juridico-artistiques qui ont fait la légende de cet album et concentrons-nous un instant sur le comité de lecture du prochain Festival d’Angoulême.
Seriez-vous prêts à dire que ces gens n’y connaissent rien ? Non ?
Et bien vous avez raison. Ces gens là tentent de faire sortir le meilleur de la production de l’année écoulée et au vu du nombre de sorties chez nos amis libraires, faire partie de cette sélection est déjà la preuve d’un gage de qualité !
Comment vous raconter Vilebrequin ?
Très difficile question en fait… Je dirais qu’il s’agit des interrogations d’un travailleur consciencieux, à la recherche du mieux, de l’accomplissement, de sa propre réalisation dan son travail. L’exigence de soi pour se dépasser… mais son métier, c’est celui d’Arsène Lupin !
Avec la même élégance, et dans une ville qui sent la belle époque, Vilebrequin va nous raconter ses évolutions et nous proposer de le suivre tout le long de ses expérimentations.
C’est un ton assez inhabituel en BD. Je ne parle pas de la narration en voix off, mais bien du ton, un peu précieux, un peu châtié, plein d’élégance, au service de l’humour et de l’aventure.
Et puis vient le grain de sable qui grippe la belle machine, le piège, l’envie, la folie !
C’est vraiment une excellente histoire que nous offre Le Gouëfflec, servie par un dessin plein de vie d’un Obion en grande forme.
Je le préfère d’ailleurs dans ce type d’expérience que dans sa série « Le déserteur » par exemple. C’est délié, nerveux, vivant, très prenant, et ses noirs, sa mise en page, tout est impeccable ! Un ben bel album auquel on souhaite une longue (deuxième) vie !
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