| Partant d’une célèbre série danoise pour la jeunesse, l’auteur détourne images et dialogues pour créer un nouvel objet, qui n’est pas que plastique. La trame narrative est la même que la série originale : au cours de leur tour du monde en bateau, Riki et ses amis s’arrêtent dans une petite clairière au coeur de laquelle trône une grange à l’aspect fort hospitalier. Ils sont bien évidemment accueillis par le propriétaire des lieux, Pierre Ducros. Devenant fermiers le temps de l’escale, la joyeuse bande d’amis va découvrir les secrets de la terre et de la maçonnerie... Mais ici, les aventures de Riki n’ont plus leur simplicité d’antan. Manouach évince tous les personnages de ses planches, excepté Riki le pélican. Les seules traces restant de ceux-ci sont leurs paroles et leurs actions. De ce fait, des bulles flottent sans locuteur, des objets se meuvent sans force motrice. Ce procédé narratif induit un malaise. On ne sait à qui s’adresse réellement Riki, et même s’il s’adresse bien à quelqu’un. Il ne reste que lui face à l’histoire qui doit être racontée.
(Détournement de Petzi fermier) |