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| Aux échecs, lorsqu’un joueur arrive à la fin de sa réserve de temps, il est obligé de jouer sous pression. On dit qu’il est en zeitnot. Cette “crise de temps” pousse parfois les joueurs les plus aguerris à la faute.
« Zeitnot » est avant tout l’histoire de la rébellion adolescente : Celle de Tristana, une fille qui a consacré toute sa vie aux études et qui, grâce aux échecs, va découvrir de nouvelles valeurs et apprendre à avoir confiance en elle. Du jour au lendemain, Tristana va découvrir que le monde n’est pas forcément tel qu’on lui a toujours enseigné et va comprendre que grâce aux échecs, elle peut se sortir de ce conditionnement et choisir son propre chemin.
Tristana réalise son rêve en entrant au réputé Lycée Clovis (le lycée Henri IV dans la réalité) et dès le premier cours, elle va faire valoir son intelligence supérieure… Ce qui va amener la turbulente Sophie à lui proposer de faire partie de leur équipe d’échec. Tristana refuse dans un premier temps, ses cours étant sa priorité, mais va finalement finir par accepter en découvrant qu’être une joueuse d’échec connue serait un argument de poids dans son dossier scolaire… |
kherubim
| Sur le site des Humanos, le masque tombe d’emblée : « Mélange la comédie sentimentale avec le shonen sportif à la Hikaru no Go. » Pour mémoire, Hikaru est un manga génial sur l’ascension d’un jeune ado dans l’univers du go, jeu pourtant a priori aride et connoté poussiéreux. Hikaru ayant été une réussite et un succès commercial, il était naturel qu’il suscitât des émules, enfin des clones, plus ou moins réussis.
Zeitnot est l’un des premiers à ma connaissance et attaque un jeu plus populaire en Europe, celui des échecs, qui souffre des mêmes stéréotypes évoqués précédemment.
Seulement, n’est pas Hotta (la scénariste d’Hikaru) qui veut et Zeitnot est une pâle copie anémique, une coquille vide où s’ébat une lycéenne horripilante et ses sentiments dégoulinants (dont on se contrefiche). Pour faire bonne mesure, ajoutons des seconds rôles dépourvus d’épaisseur (le génie devenant aveugle ; le passage où il révèle le mal qui le condamne à autant d’intensité que la lecture d’un annuaire en serbo-croate), un trait brouillon et maladroit et des rebondissements dignes de la semaine de Suzette (ah le passage où le papa tombe le masque et apprend à sa fifille stupéfaite qu’il est un dieu des échecs).
Plus grave, Zeitnot copie la mécanique d’Hikaru en reprenant des parties à longueur de pages sans parvenir à restituer la saveur du manga japonais. Certes, la caution sérieuse est mise en avant (tout a été supervisé par de grands joueurs – oh, sans blague !), mais la narration des parties est plate et ennuyeuse. L’erreur est d’avoir repris des parties coup par coup, du début à la conclusion. Le novice se voit prié de lire des listes indigestes (et dieu que c’est amusant de lire 1. e4 e5 2. Cf3 Cf6 3. Fb5 a6 4. Fa4, etc.) là où Hikaru no Go se focalisait sur un point clé de la partie, un coup, ou la tendance, le dessein. On avait l’impression d’assister et mieux, de comprendre le go, des coups aux stratégies déployées par les joueurs. Ici rien, quel gâchis alors que les échecs se prêtaient à la même intensité dramatique.
Bref, un beau ratage, tant sur le plan du scénario que du dessin. |
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