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L'Orchidée Noire
Dessin : McKean Dave
Scénario : Gaiman Neil

Orchidée Noire - Black Orchid, terminé


Volume 1 - 1989

Volume 2 - 1990

Volume 3 - 1990

 

1 avis


MR_Claude
Moins réputée que Sandman, cette mini-série de Neil Gaiman vaut pourtant le détour.
Tout commence comme une histoire de superhéros classique: infiltrée parmi un gang de vilains, l'Orchidée Noire assiste à une réunion... sauf que ça tourne mal et qu'elle meurt dans les dix premières pages. Et c'est ici que l'on retrouve la patte de Gaiman. A l'instar d'un Miller et surtout d'un Moore, il va réutiliser un univers et des personnages déjà existants pour construire un univers qui lui est propre. Si cela s'inscrit dans l'univers DC "classique" (on y croise Lex Luthor, Batman, Swamp Thing et surtout Poison Ivy, peu présente mais révélateur en négatif de l'Orchidée), on retrouve les obsessions de Neil Gaiman: caractère onirique, introspection, caractère mythologique de l'univers...

Petit à petit les zones d'ombre se s'éclaircissent, autour de cette héroïne mi-femme mi-plante en quête de son identité, de sa mémoire... Qui était la première Orchidée Noire? Quel lien les unit? A quel monde appartenir? La ville oppressante et ses humains violents, ou bien la nature malgré son silence et son mystère?



Dave McKean, dont les talents d'illustrateurs ne sont plus à prouver illustre ce récit avec brio sans presque jamais sacrifier à la lisibilité de l'ensemble, comme on pourrait parfois le craindre. Entre photographie, peinture, collage et dessin pur, son style est en parfaite adéquation avec le récit fortement elliptique, mystérieux et toujours très littéraire de Neil Gaiman. On peut trouver cela pompeux, les discours grandiloquents, ou bien au contraire, simplement théâtral, en rupture avec les canons du genre superhéroïque. Car si la majeure partie du récit ressemble plus à un pélerinage en quête d'identité, entre les bas-fonds de Gotham, son asile, ou les bayous de la Louisiane de Swamp Thing, la partie finale, et sa scène de traque dans la forêt amazonienne est un modèle du genre. Tour à tour nerveuse, oppressante du côté traqueurs, ou bien plus apaisée du côté Orchidée, cette scène montre la maitrîse de ses auteurs, que ce soit sur des séquences d'«action» que sur des moments plus introspectifs auxquelles on les associe plus naturellement.

Une fable onirique, écologiste, qui s'inscrit à la fois dans l'univers superhéroïque classique, et dans celui plus personnel de deux auteurs à part.
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