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Le PBE, 19.02.2024 à 23:04378623
C'est d'ailleurs toi qui m'a fait découvrir Parker/Stark/Dortmunder/Westlake. Donc merci Pierre.

Pierre, 18.02.2024 à 21:58378619
Le PBE :
J'étais moi aussi un grand fan de Langelot même si je doute de goûter autant cette madeleine aujourd'hui (S.N.I.F.)

(rebond assez peu réactif au message d'e.m. et qui frise l'inintérêt mais qui permet de remonter le sujet pour NDZ ;o)


Cette remontée inattendue m’a permis de relire cette analyse sur Parker complètement oubliée que j’avais écrite il y a presque sept ans, et que je trouve plutôt bien balancée, ce qui flatte mon amour propre, merci le PBE !

Le PBE, 15.02.2024 à 13:52378609
J'étais moi aussi un grand fan de Langelot même si je doute de goûter autant cette madeleine aujourd'hui (S.N.I.F.)

(rebond assez peu réactif au message d'e.m. et qui frise l'inintérêt mais qui permet de remonter le sujet pour NDZ ;o)

e m, 04.11.2017 à 9:15366901
Hier soir, après avoir terminé la lecture d'un bouquin qui m'ennuya de la première à la dernière page, je fus pris d'une soudaine et irrépressible envie de relecture d'un Langelot.
Série mythique de mon enfance, chacun des quarante tome, lu, relu, et rerelu je ne sais combien de fois. Et une bonne vingtaine d'années passées à m'interroger sur la véritable identités de ce mystérieux Lieutenant X. (secret éventé dès mes premières connexion à internet)

Donc hier soir après avoir farfouillé dans mes placards où sont rangés mes livres de la fameuse Bibliothèque Verte, je choisissais Langelot et le Gratte-ciel.
Allez savoir pourquoi... Peut-être parce que ça se passe au Canada en hiver, et que cette saison approche.

Quelle classe il avait ce Langelot aux traits "menus, mais durs", excellent agent secret de son état dès ses 18 ans, tombeur de toutes les jolies qu'il croisait (le sieur Jammes Bond pourrait être jaloux).
C'est amusant de relire aujourd'hui, avec un peu de recul ces histoires d'un autre temps, où l'on circule au volant de deux-chevaux, ou les machines à écrire "crépitent" dans les bureaux, où l'on passe à l'aéroport tranquillement avec son pistolet calibre 5.5 dans la poche (parce qu'on ne fouille pas les voyageurs)...
Un petit effet nostalgie, et beaucoup de charme. J'adore toujours autant, voire même plus encore aujourd'hui.


J'ai passé mon enfance et adolescence à lire cette série... Est-ce que ça pourrait plaire aux enfants, aujourd'hui...?



Tant que je suis à parler de cette série, je me mentionne les très belles illustrations de Maurice Paulin, et ne résiste pas à l'envie d'en placer une ici :




Et même une deuxième, parce que sous le trait de M.P., Langelot avait vraiment la classe (qu'il n'aura plus, je trouve sur les illustrations des autres dessinateurs lors des rééditions) :



Découvertes par hasard et repiquées depuis le blog de Thierry Robin (j'espère qu'il ne m'en voudra pas) :
Allez y faire un tour, il y en a d'autres


Un charme fou ces illustrations, j'aurai bien envie de m'en offrir un original.
(Si quelqu'un a un tuyau pour en acheter...?)

Pierre, 29.09.2017 à 18:25366607
NDZ :
Pour moi, Westlake est à son summum avec la série Dortmunder.


Je ne dirais pas ça. J'aime beaucoup Dortumder mais les Westlake les plus grands sont tous hors de cette série qui reste pour moi de la littérature de divertissement (de qualité): Aztèques dansant, Kahawa, Adios Schéhérezade, Drôles de frères, Trop humains, le couperet, Smoke ... (pardon j'ai la flemme de mentionner les titres d'oeuvres en italiques).

NDZ, 24.09.2017 à 13:08366563
Pour moi, Westlake est à son summum avec la série Dortmunder. Le meilleur remède au concours écoeurant de serial-killer-qui-mangent-des-enfants-au-pti-dej que l'on voit partout et sans cesse dans le polar depuis Au-delà du mal et Le silence des agneaux.

Pierre, 22.08.2017 à 19:28366323


"Quand Parker vit Claire pour la première fois, il la trouva franchement belle".

Parker est amoureux. Sans blague, Parker ! L'as du braquage, redoutablement intelligent, efficace et froid, n'hésitant pas recourir à la violence quand la situation l'exige. Farouchement individualiste, refusant l'appartenance à quelque organisation que ce soit (criminelle ou non), ne s'associant toujours que provisoirement, le temps d'un coup. Rien d'un comique ni d'un tordu, mais toujours mu par l'appât du gain. Il est une figure romanesque, une utopie: celle d'un homme refusant la société organisée, ne suivant que ses propres règles, volant ponctuellement aux riches (ou aux moins riches) pour assurer ses besoins matériels - les romans ne narrant que les moments de crise où Parker se trouve dans la nécessité de se remettre en fonds.

Parker (on ignore s'il s'agit de son vrai nom et on ne lui connait pas de prénom) est le héros de vingt-quatre romans publiés de 1962 à 2002 par Richard Stark, l'un des nombreux pseudonymes de l'écrivain américain Donald E. Westlake. Une première série de 16 romans a d'abord paru jusqu'en 1974. Puis, après une éclipse de plus de vingt ans, Parker a fait son come-back (qui donne son nom au roman de son retour) en 1998 pour disparaître dix ans plus tard avec le décès de son créateur.

Un roman avec Parker se présente presque toujours de la manière suivante: on lui propose un coup (je ne crois pas qu'il ait jamais été à l'initiative d'une affaire), son aura naturelle fait qu'il prend rapidement la direction des opérations, le cas échéant il recrute une équipe (pas nécessairement des experts mais des personnes qualifiées en qui il peut avoir confiance), il bâtit un plan, et le met à exécution. C'est là, dans le passage à l'action que souvent, un grain de sable se glisse dans le rouage qu'on croyait parfaitement huilé, et que tout déraille (une défaillance humaine, toujours) et que l'enjeu devient alors: comment rattraper le coup (quand il ne s'agit pas de récupérer le magot, il s'agit parfois de seulement sauver sa peau) ? Ce schéma très simple permet une infinité de variations (ma préférée étant la vengeance du braqueur braqué), apportant à chaque épisode son intérêt: on se doute bien qu'il va s'en sortir mais, comment ?

La première série n'étant plus disponible, Gallimard détenteur des droits ( l'éditeur clairvoyant qui a refusé Du côté de chez Swann et Voyage au bout de la nuit) bloquant mystérieusement toute réédition, j'ai donc commencé il y a quelques années ma lecture par le premier volume de la reprise de 1998 (le bien nommé Comeback), disponible quant à elle chez Payot dans la collection Rivage noir. Parker y apprend-on, a une compagne, répondant au nom de Claire.

S'il est établi que Claire n'ignore rien des activités de Parker, elle n'y prend jamais part. Elle demeure de livre en livre un personnage très secondaire, n'apparaissant qu'au début ou à la fin (aidant occasionnellement Parker, où apparaissant comme une source d'inquiétude pour lui, si l'on s'en prenait à elle). Grande, belle et blonde, elle est raffinée et aime le luxe, un pur cliché. Mais elle incarne également à sa façon, un double féminin de Parker: intelligente, froide et détachée, elle aussi vit en marge, on l'imagine solitaire. Si l'on ne sait rien de sa façon d'occuper son temps, grâce aux quelques éléments disséminés par l'auteur, on la devine aimant l'art, amatrice de livres, et même s'intéressant au féminisme. Prenant la série en cours, je comprenais rapidement qu'elle constituait un élément immuable de l'univers de Parker (un pôle de stabilité pour lui, et sans doute la seule personne en qui il ait une totale confiance, son coéquipier à vie en quelque sorte), mais j'ignorais dans quelles circonstances tous deux avaient été amenés à se rencontrer.

Ayant épuisé ledit come-back et ses suites (sauf l'ultime épisode Dirty money, dont j'attends toujours la mise à disposition en poche) et me trouvant pour ainsi dire à cours de cette came (car Parker, comme son alter-ego comique Dortmunder, est addictif), je me suis mis en quête des volumes de la première série, publiés initialement dans à la série noire. Dans les volumes que j'ai pu lire jusqu'à présent, Parker est sans attache (dans le tout premier roman, il assiste au suicide de son épouse qui l'avait trahi mais on ne lui connaît ni famille ni ami), jusqu'à ce que dans Travail aux pièces, on le voit tomber amoureux de la nana qu'on a dépêchée pour le conduire à la réunion préparatoire.

Travail aux pièces s'il est distrayant, n'est pas le meilleur volume de la série ; il est cependant intéressant pour cette bizarrerie qui voit Parker tomber amoureux et enfreindre l'une de ses propres règles (quand il est sur un coup, il n'en tire pas et inversement). Certainement, se dit-on, cette femme doit être hors du commun ! On peut se demander rétrospectivement si l'auteur n'a pas cherché par-là, après huit épisodes, une astuce scénaristique destinée à résoudre définitivement le problème de "Parker et les femmes", la série étant notable par son refus d'exploiter les facilités du ressort sexuel. A de très rares exceptions, aucune scène érotique gratuite ne vient jamais émailler le récit, qui s'en tient à l'exécution du job proprement dit. Ainsi la description des ébats de Claire et de Parker nous est-elle épargnée ; cependant on les devine torrides (la froideur apparente de Claire ne signifie pas sa frigidité - quoiqu'en pense un membre misogyne de l'équipe qui la juge un peu vite).

Claire apparaissant à Parker est l'illustration parfaite du cliché énoncé plus haut et l'on se demande comment l'auteur va parvenir à lui faire prendre chair pour en faire la compagne à vie de son personnage fétiche, ce qui est une sorte de dignité. On ne peut en effet supposer Parker se contentant d'une gourde ou d'une grognasse, encore moins d'un robot à sexe. Alors, l'écrivain lui crée une faille psychologique, un mal-être existentiel, surgissant à l'occasion d'une crise (au moment où le plan parfait élaboré par Parker commence à foirer) et la conduisant au bord de la folie, et lui conférant la dimension réaliste qui lui faisait jusque-là défaut. Quand tombe le masque du cliché, un être sensible et touchant apparaît, mis à nu, reconnaissant sa propre faiblesse. Après s'être ressaisie et avoir sauvé la mise à Parker, elle deviendra alors sa régulière. Mais comment s'expliquer cette petite anomalie, coup de canif dans ce que Manchette (admirateur de Westalke qu'il a occasionnellement traduit en français) qualifiait d'écriture "behavioriste", c'est-à-dire dénuée de notations psychologiques, s'en tenant à la simple description du comportement des personnages ?

Alors qu'on ne sait et l'on ne saura jamais ce que Parker pense du temps qu'il fait, de la pop music, ni de la politique étrangère des Etats-unis, l'attirance manifeste qu'il éprouve pour Claire se confirmant au fil de la série au-delà de la simple passade, nous fait entrevoir en creux l'existence de sa propre psychologie, nous interroge sur ses motivations, sa biographie même, bref nous fait deviner une humanité cachée derrière le vide apparent du héros récurrent stéréotypé, monolithique et sans âme. La seule chose finalement que le lecteur sache de lui, c'est que c'est un pro dans son domaine, et qu'il aime Claire. Au-delà de cette certitude, si Parker demeure une énigme, c'est sans doute pour qu'on puisse mieux projeter en lui notre propre psyché.

Voilà qui confère après coup à la série - qui pourrait n'être qu'une belle mécanique narrative, de la simple littérature de genre - ce supplément nécessaire pour lui donner la dimension de ce qui est peut-être, disons-le ! une véritable œuvre d'art.

Anoeta, 11.06.2017 à 20:28365816
Yep merci pour vos retours ! Les zinzin d'Olive Oued, j'avais prévu de le sauter justement ! Hop je change d'avis. Bon, a priori je vais reprendre les choses dans l'ordre à partir du tome 3 pour découvrir les personnages des sorcières. Si cela me plait, j'enchaine avec le 6 qui est sa suite directe. le 7, c'est Pyramide, j'attends la conclusion du PBE ! Et donc Olive Oued. Vu mon rythme de lecture, j'en ai pour un moment !

chrisB, 07.06.2017 à 23:29365789
Rhalalaal quel bonheur Pratchett !

Mon préféré tout confondu ? Les Zinzins d'Olive-Oued !

(bon en plus c'est en // sur les début du cinéma (enfin les images animées...)

crepp, 07.06.2017 à 9:38365774
j'ai un copain qui a laissé un Pratchett aux WC, ben j'en sortais pas je lisais les pages avec un plaisir non dissimulé (c'était "au guet").
j'essaye de me refaire la série complète du disque monde pour ma biblio en occase, mais j'en trouve rarement en fait en occas.

Glotz, 07.06.2017 à 9:26365773
J'en avais lu trois ou quatre il y a quelques années et je n'en ai aucun souvenir, sinon que c'était fort distrayant en voyage.

Le PBE, 06.06.2017 à 23:31365771
Je connais également Pratchett depuis peu ( j'ai pris soin d'attendre quelques mois après son décès pour commençer à le lire). Bête et méchant, je parcours les Annales du Disque Monde en pointillés mais dans l'ordre. J'aime son humour absurbe, montypythonesque aux multiples références (pas que Heroic Fantasy). Un humour aussi très visuel je trouve.
Incroyable hasard, je suis en train de lire le 7e volume, Pyramides. Petite baisse de régime en milieu de roman, on verra ce que donne la fin. Sur les six premiers je te conseillerais bien Mortimer mais c'est trop tard.

Excursions hors DisqueMonde, pas transcendantes mais pas inintéressantes : De bons présages (co écrit avec Gaiman) pour les amateurs d'Antéchrist et La Longue Terre (co écrit avec Baxter) pour les amateurs de voyages transdimensionnels à l'aide d'une pomme de terre.

Anoeta, 05.06.2017 à 22:51365765
Salut,
Lancé de puis peu dans les annales du disque-monde de Pratchett, je viens ici rechercher quelques conseils de lecture.

Première lecture : La huitième couleur - J'aime bien faire les choses dans l'ordre donc j'ai logiquement lu le premier livre de la série. J'ai bien aimé, sans trouver ça génial. Le début est bien réussi (la rencontre entre Deuxfleurs et Rincevent à Ank) et puis après ça part dans tous les sens, ça n'a ni queue ni tête. Mais j'ai apprécié le ton et l'écriture très drôle, très décalé. Mais bon, je me suis dit que je ne lirai pas les 35 tomes. Alors autant lire directement un des livres les plus connus de la série. ce qui nous amène à

Seconde lecture : Mort(4) - Là pour le coup bien plus convaincu, l'histoire tient la route avec toujours cette écriture si particuière.

Puis par hasard, je suis tombé Eric (9) où l'on retrouve notre ami Rincevent. Pas un des plus apprécié par les fans d'après ce que j'ai compris, mais bon moment de lecture. Le roman est très court et le côté foutraque passe mieux. Mention particulière au délire sur la Guerre de Troie.

Du coup la série m'a donné un goût de reviens-y et j'ai lu "Au Guet" (8). Bon livre qui vaut pour ces personnages haut en couleurs : Vimaire, le Nain, Ramkin, le singe... Pour peu qu'on aime bien les dragons, ça passe tout seul.

Et j'ai continué avec Sourcellerie (5) qui fait le lien entre le (2) - pas lu- et le (9)- déjà lu (là les néophytes sont perdus et les fans se disent que ce n'est pas grave :o)). Bon retour sur Rincevent. Très bon début- très bonne fin mais alors le milieu... Pfff... Quel bordel avec le vizir, tout ça n'est pas des plus réussis réussis. Un peu trop bordélique à mon gout.

Bon alors si un fan passe par là, quel conseil de lecture me donne-t-il ?

Thierry, 16.08.2016 à 11:23362963


L'horreur vue à travers les yeux d'un enfant... En entamant ce roman, le souvenir de "La classe de neige" d'Emmanuel Carrère (un de ses meilleurs livres, selon moi) s'est directement imposé à moi. Ces deux romans sont très différents dans leur thème et leur approche, mais ils partagent cette singularité d'utiliser la voix d'un enfant pour nous faire découvrir l'horreur. Là où Emmanuel Carrère m'a progressivement asphyxié au fur et à mesure de son récit, Emma Donoghue conserve jusqu'au bout une forme d'innocence qui empêche de sombrer.
Jack a 5 ans. Il vit avec sa mère dans la "chambre", pièce fermée qu'il n'a jamais quittée. Et pour cause, sa mère est sequestrée depuis des années par "Grand Méchant Nick". Si Jack n'était pas "descendu du ciel", sa mère serait devenue folle depuis longtemps. Mais il est arrivé et il grandit dans ce petit bout de monde, ignorant tout de ce qui l'entoure. Son monde est circonscrit à la chambre. Au delà des murs de la chambre, il n'y a rien. du moins en est-il bien persuadé, jusqu'à ce que sa mère décide de lui révéler la vérité. Jack est prêt. Il faut s'enfuir.
Jack nous raconte son histoire. Il nous relate sa vie de tous les jours. Au détour d'une phrase, nous supposons l'enfer que vit cette femme et tout ce qu'elle fait pour protéger Jack. Inconscient de l'horreur qu'est sa vie, il détaille les petites habitudes de tous les jours, qui sont autant de mécanismes de défenses mis en place par sa mère pour assurer un semblant de normalité, autant pour Jack que pour elle. Une fois dehors, sans cette routine, pourront-ils survivre ?
Récit de résilience et d'un amour maternel absolu, ce roman se révèle paradoxalement plutôt solaire, sans doute parce que Jack ne perçoit pas à quel point ce qu'il vit est glauque. On pense à l'affaire Dutroux. On pense à Natacha Kampusch. On pense à d'autres faits divers horribles. Mais c'est l'innocence de Jack qui domine. Emma Donoghue parvient à nous faire partager l'illusion de bonheur entretenue par la mère de Jack à travers une série de petits rituels et de mensonges. Elle illustre ensuite parfaitement la difficulté d'adaptation de Jack lorsqu'il se retrouve à l'extérieur, sans pour autant négliger la souffrance de sa mère que l'on devine à travers Jack. Après autant d'années, le monde qu'elle retrouve n'est plus celui qu'elle a quitté. Jack doit apprendre. Elle doit réapprendre, tout en faisant le deuil de la vie qu'elle espérait récupérer. Elle a changé. le monde a changé. Sa famille a changé. le choc est terrible.
Room est un roman dur et dérangeant, mais qui évite le piège de la complaisance. Il m'a frappé par sa pudeur et son intelligence, jusqu'à sa conclusion. Pour en revenir à "La classe de neige", il est assez intéressant que les deux récits se concluent devant une porte. Mais la comparaison s'arrête là. On redoute ce que Nicolas, le personnage d'Emmanuel Carrère, va découvrir lorsqu'il passera le seuil de sa maison alors qu'on espère que, pour Jack, c'est le début d'une nouvelle vie.


et puis, j'ai vu le film, dont le scénario a été adapté par l'auteur. Je me doutais que l'interprétation serait excellente, tant de la part de Brie Larson (la mère, oscar à la clé si je ne me trompe) que de Jacob Tremblay (le gamin, exceptionnel). Dans les secondfs rôles, on croise Joan Allen (excellente) et William H Macy (2 scènes à peine mais, bon, William H Macy).
J'en suis sorti avec un sentiment de trop peu. j'ai eu un peu de mal à mettre le doigt sur ce qui ne m'avait pas séduit. Bien sûr, il y a des coupes (la disparition complète du frère de la mère de Jack). Puis je me suis mis à faire la liste de tout ce que le scénario a laissé de côté. Pour résumer, le film se concentre à relater les faits mais néglige de représenter ces rituels qui faisaient la vie de Jack et rendaient celle de sa mère supportable. Et qui, une fois sorti, manquaient à Jack. Parmi les scènes les plus belles, il y avait le retour de Jack chez ses grands-parents (sans sa mère, quiu doit rester à l'hopital... une péripétie que le film à également évacuée alors qu'elle marquait le décalage qui si'nstalle entre la mère et son fils), et les efforts de la grand-mère pour s'adapter lorsque jack refuse de prendre un bain seul ou de dormir dans une chambre. Toute cette réadaptation disparaît.
Il reste un film bien fait, pudique et extêment bien joué, mais qui reste terriblement en surface sans que je me m'explique pourquoi l'auteur ait à ce point dénaturé son travail.

Pierre, 05.05.2016 à 7:53362205
Pierre :
Je suis un inconditionnel de Donald Westlake (ici sous un faux nez) et donc, plutôt que d'attendre une hypothétique reprise de la série Parker chez Rivages (dans des traductions révisées et complétées), je me jette sur les versions originellement parues dans la Série Noire durant les années 60-70:



Amusant: à un moment, il est question d'un personnage qui loge dans un hôtel au n° 361. 361, c'est le nom d'un autre roman de Westlake qu'il a fait paraître au même moment (ou bien un peu avant ?) et qui est un ouvrage fondateur dans lequel l'auteur a défini ce qui allait être le style des bouquins publiés par la suite sous le pseudo de Richard Stark.

Pierre, 01.05.2016 à 21:47362181
Je suis un inconditionnel de Donald Westlake (ici sous un faux nez) et donc, plutôt que d'attendre une hypothétique reprise de la série Parker chez Rivages (dans des traductions révisées et complétées), je me jette sur les versions originellement parues dans la Série Noire durant les années 60-70:

Thierry, 13.04.2016 à 10:45362057


Antoine Bello imagine un produit financier très particulier: les assurances-vies.
Selon un art de la Cour Suprême, l'assurance-vie est considérée comme un produit d'épargne comme un autre. Libre au souscripteur de la monétiser comme bon lui semble. Dans les années 80, lorsque le SIDA explosait, de nombreux séropositifs ont revendus leur assurance-vie afin de pouvoir se soigner. Si vous étiez assuré pour, disons 500.000 $, vous revendiez votre police pour 100.000$ et l'acheteur n'avait plus qu'à payer les cotisations jusqu'à la mort du souscripteur original. Un séropositif dans les années 80 ne faisait pas de vieux os. Un investissement de 100.000$ et quelques mois, au pire quelques années, de cotisation et vous recoltiez le pactole: 500.000$. Un rendement jamais vu.
Depuis, cette pratique est rentrée dans les moeurs, loin de toute considération éthique. Des courtiers poussent des gens à s'assurer pour la vie, avant de racheter les polices lorsque l'espérance de vie est faible. Des gens mentent sur leur état de santé réelle et leur patrimoine pour contracter des assurances les plus élevées possibles et les revendre plus cher. Les assureurs tentent par tous les moyens de ne pas verser les indemnités.
Spéculer sur la vie, la valeur ultime.
Remboursez quand vous êtes morts.
Le journaliste Vlad Eisinger se lance dans une série d'articles disséquant cette pratique. Pour illustrer son propos, il s'est intéressé à Destin terrace, un lotissement privilégié qui concentre toutes les composantes de ce petit commerce; assureurs, courtiers, propriétaired'un fond spéculatif d'assurance-vie, expert en estimation de longévité, simples quidams désireux de profiter de cet actif si longtemps negligé: leur mort.
Il s'avère que l'un de ces amis de longue date, mais perdu de vue, vit lui-même à Destin terrace. Entre les deux, une correspondance s'installe.
Excellente surprise que ce roman jubilatoire. je dois avouer que pendant quelques pages, j'y ai presque cru. Une telle entreprise est presque trop cynique pour être imaginaire. Mais il s'agit bien de fiction. A travers le life settlment et Dustin Terrace, Antoine Bello dresse un portrait féroce de la société actuelle et de la manière dont la finance l'influence. J'oserais même parler de perversion.
Mais le livre se se limite pas cette satire.
Il est construit selon un schéma rigoureux. Groupé par semaine, chaque section s'ouvre sur l'article hebdomadaire de la série écrite par Vlad. Suit une alternance d'emails échangés par Vlad et son ami Dave, ainsi que de longs extraits du journal de Dave, qui observe les conséquences des révélations distilléespar Vlad sur le microcosme de Destin terrace.
Très vite, Dave et Vlad se déchiré. Tous deux partageaient cette ambition de devenir écrivain. Vlad se sera finalement dirigé vers le journalisme, alors que Dave vivote, plubliant des romans au succès confidentiel. Ils s'accrochent sur leur approche de l'écriture, sur le moteur de la littérature, sur l'ambtion de Vlad d'écrire ce "grand roman américain".
Le résultat est un livre très malin, jouissif et intrigant et qui réserve encore quelques surprises.

crepp, 24.09.2015 à 14:22359620
oui je triche il y a des images dedans !

crepp, 24.09.2015 à 14:22359619



J'ai reçu ma bible ce matin par la poste. hop plus de 600 pages à lire, j'espère voyager partout !

Thierry, 18.09.2015 à 11:58359568
Pierre Ramut est éditorialiste à Valeurs Françaises, hebdomadaire de droite dure. Son cheval de bataille ? La compétitivité perdue de la France. Son coupable, le travailleurs, ce paresseux trop payé pour ne pas assez travailler alors que les Chinois nous mangent. Son crédo est donc l'habituelle remise en cause des acquis sociaux, le retour à plus de flexibilté, la baisse des minima sociaux... seule solution pour que la France revive.
Kol, Dylan, L'enfant-Loup, Hurel, Isaac et Rousseau sont des potes d'enfance, qui ont connu leur heure de gloire lorsqu'ils formaient une équipe de handbal. Un jour, il se réunissent. Comme invité surprise, Victoria, la veuve de Bob, leur gardien de but qui vient de se suicider. Au fil de la discussion, tout le monde s'enflamme, se révolte... ce petit groupe nourrit aux valeurs de gauche, restés fidèles à leurs idéaux malgré leur trajectoires disparates (imprimeur, mécanicien, chef d'entreprise, productuer...) veulent faire quelque chose. Il faut passer à l'action pour clamer son ras-le-bol face au libéralisme trimphant, face à ses élites coupées des réalités. Refaire le monde autour d'un verre, c'est bien. Mais FAIRE quelque chose, c'est mieux.
Ils ne veulent pas d'une action violente. ils préfèrent le rire. Ils fondent donc les brigades du rire, en référence aux brigades rouges. Leur cible ? Pierre Ramut. Il l'enlève, mais pour en faire quoi ? Par pour alerter les médias, ni demander une rançon. Juste le prendre lui et lui faire découvrir quelque chose qu'il ignore.
Ce type qui glause à propos du travail n'a jamais travaillé. Ils décident donc de l'embaucher, respectant les conditions qu'il préconise dans ses éditoriaux. Enfermé dans un bunker, coupé du monde, il devra percer des trous dans des plaques de duralumin, en atteignant une cadence de 600 pièces à l'heure, sous le régime des 3x8, heures supplémentaires non payées, pour un salaire équivalent au smic -20%.
C'est donc un livre militant, drôle mais sans oublier la gravité du sujet, qui ne tombe pas dans l'excès de pédagogie. Il est sans doute un peu naïf mais finalement, derrière cette farce tragicomique, Mordillat dresse un état des lieux où, pour une fois, on ne raisonne pas en terme macro-économique, mais en remettant au centre du jeu l'humain: le travailleur.
Comme le dit Mordillat, avant, on avait un métier, puis ce fut un travailo, puis un emploi. Maintenant, on a un job.
Avant, il y avait un directeur du personnel, maintenant, un responsable des resources humaines. Pour le travailleur, on est passé du statut de personne à celui de variable d'ajustement.
vous l'aurez compris, Mordillat est de gauche, tendance Mélenchon :o)

Charlie Brown, 06.05.2015 à 15:07358755


J’ai mis longtemps pour me décider à lire Michel Houellebecq. Comme j’avais mis longtemps pour me décider à lire Céline, ou Nabokov (chacun pour des raisons différentes). J’aimais bien le Houllebecq en promotion, à la radio ou sur un plateau de télé, les rares fois où je tombais dessus. Il me faisait bien marrer. J’aimais bien aussi l’auteur-interprète d’un disque, Présence humaine, produit par Bertrand Burgalat sur son label, Tricatel. Et puis, l’année dernière, j’ai lu Les particules élémentaires. D’abord, j’ai bien ri. J’aime bien l’humour à froid de Houellebecq. J’ai bien aimé aussi son côté totalement misanthrope, comme Céline. J’ai toujours quelque chose à partager, avec les misanthropes. Et puis j’ai trouvé ça intelligent, sans concessions, d’une certaine lucidité, même. Enfin, j’ai aimé son style. Détaché, froid (décidément) mais pas "clinique" (comme peut l’être James Ellroy par exemple, trop "clinique" pour moi, Ellroy, pas assez d’âme chez le grand James), cultivant une certaine neutralité. J'ai aimé son écriture (blanche ?), d’une extraordinaire fluidité et d’une grande puissance.
Y’a pas à dire, ce type sait écrire.

J’ai retrouvé tout ça dans Soumission. En un peu moins fort. Un peu moins drôle aussi, même si son humour pince-sans-rire fonctionne toujours sur moi. Un peu moins axé sur le cul (et ça, c’est pas plus mal, même si c’est souvent hilarant lorsqu’il se frotte au sujet). Le plus gros reproche que je lui ferais, c’est d’avoir trop ancré son histoire dans la contemporanéité, d’avoir utilisé des noms (personnalités politiques, médiatiques...) qui ne parleront plus à personne dans 50 ans, ce qui obligera les futurs éditeurs de ses œuvres dans la Pléiade à recourir à moult notes inutiles pour préciser des éléments biographiques et factuels sans intérêt (comme le fait d’ailleurs remarquer le narrateur du roman, qui se voit lui-même proposer d’éditer Huysmans dans la Pléiade... Amusante mise en abyme anticipée, du coup). L’anticipation est d’ailleurs toujours le maître-mot des romans de Houellebecq (enfin, des deux que j’ai lus, en tout cas. Il faudrait que je lise les quatre autres, pour voir). Houellebecq écrit des romans d’anticipation, ce qui lui permet de jouer à sa guise avec la contemporanéité, d’explorer des pistes, de tendre des miroirs, plus ou moins déformés, à la société qu’il analyse. Et il le fait bien, le bougre. Dans ce roman, j’ai aussi pleinement goûté la peinture qu’il brosse du milieu universitaire, un regard acéré et amusé, à la David Lodge.

Bref, toujours un bon roman, mais un peu moins bon que Les particules élémentaires.
Je suis récemment tombé sur La possibilité d'une île chez un bouquiniste. Je vais laisser passer quelques temps avant de l'attaquer, mais, quelque part, j'ai hâte de m'y remettre...

Thierry, 28.04.2015 à 11:40358645
ça m' fait tout drôle de retrouver au fond d'une caisse. Parce que Philip K Dick reste un des auteurs-clés de mon panthéon personnel, et surtout pour la petite note en quatrième de couverture, qui présente sommairement le recueil et remet les textes dans leur contexte. Il est signé un certain Jacques van Herp, auteur belge méconnu, spécialiste de SF et fantastique et accessoirement peau de vache de prof de math à l'athénée Adolphe Max qui a passé deux ans à me hurler dessus et m'envoyer au tableau pour me faire résoudre des équations dont je n'avais rien à faire.
Côté contenu, ce recueil reprend l'homme variable, plutôt faiblard et maladroit (la terre s'apprête depuis des décennies à entrer en guerre contre Centaura, attendant que les calculateurs, chargés de données, ne prédisent une configuration favorable pour la terre, mais une variable inattendue va perturber tout le système), seconde variété (bonne nouvelle paranoïaque mal adapté au cinéma sous le tritre de Screamers, lorsque les hommes en guerre se font dépasser par leurs propres armes) et rapport minoritaire (qui a inspiré le film de Steven Spielberg et que je crois n'avoir jamais lu, aussi étrange que cela puisse paraître)
Go, Philip, tu me fais toujours tripper

ingweil, 24.04.2015 à 16:09358613
Emily de St John Landel : Dernière nuit à Montréal
Livre fascinant sur le glissement : qu'est-ce qui peut provoquer dans une vie un lâcher prise, qu'est-ce qui peut provoquer la déliquescence d'un couple, d'une famille ? Le livre ne propose pas de réponse, mais nous embarque, nous trimballe, nous perd. On aimerait tant aider ces personnages brisés, mais on ne peut que constater leurs choix, leurs dérives volontaires. Une drôle d'écriture aussi, floue, interrogatrice.
Un livre qui nous questionne sur ce que nous sommes, sur ce que nous aimerions être, sur le mal qu'on peut déclencher sans le vouloir, ou pire en le voulant. Un livre sur ceux qui ferment les yeux, sur ceux qui les ouvrent. Un livre pour les perdus, les laisser pour compte, un livre pour les malheureux. Un livre bouleversant.

Charlie Brown, 02.04.2015 à 10:43358371
Pierre :

Quand je serai d'attaque, je me lancerai peut-être dans un aperçu personnel de la production westlakienne hors Dortmunder qui regorge de pépites.


Ah mais oui, fais-donc ça !
Et merci pour cet aperçu succinct de la production "dortmunderienne".
Il y a quelques semaines, j'ai acheté Pierre qui roule, parce que j'ai décidé, après avoir lu Dégâts des eaux, de m'attaquer chronologiquement aux aventures de "loser John"... Il m'attend patiemment sur ma pile de livres à entamer.

crepp, 26.03.2015 à 19:41358316
quelqu'un possède ou a déjà lu ce bouquin (première édition donc) :

ici

C'est un univers qui me parle beaucoup et quand je vois déjà l'article sur Gaiman, je ne peux que craquer :

Pierre, 25.03.2015 à 23:28358312
Charlie Brown :
C’est grâce à ces posts de Pierre que, le jour où, chez un bouquiniste, je suis tombé sur un Westlake mettant en scène John Dortmunder, Dégâts des eaux, je n’ai pas hésité à en faire l’acquisition :



Bien m’en a pris. Je ne sais pas qui a traduit les autres ouvrages de Donald Westlake, mais la traduction de Jean Esch est ici excellente et participe grandement au plaisir de lecture. L’écriture de Westlake est claire, efficace et très drôle. Non seulement j’ai ri, mais j’ai aussi trouvé les personnages attachants, à commencer par Dortmunder, bien évidemment, cet ingénieux voleur, loser malgré lui, entouré d’une équipe de bras cassés tout aussi performants, à défaut d’être tous des lumières, et tout aussi losers chacun dans son genre. Le méchant de l’histoire, l’impitoyable Tom Jimson, m’a beaucoup plu et m’a bien fait marrer. Westlake sait composer des personnages savoureux et raconter une histoire abracadabrante qui tient la route et donne envie d’aller au bout du bouquin, malgré quelques longueurs selon les passages, mais rien de trop gênant. Je rapprocherais volontiers son univers de celui des frères Coen et j’ai maintenant très envie d’en lire d’autres.

Et donc merci, Pierre, de m’avoir ainsi guidé vers la porte du club des amateurs de John Dortmunder.


Content que ça t'ait plus Charlie Boy ! En visionnant il y a quelque mois une interview de François Guérif sur la collection Rivage noir où il expliquait comment le succès de Ellroy avait rendu possible l'ouverture de la collection à des auteurs peu connus et/ou jusqu'ici mal traduits en France (dont Westlake justement), j'ai eu le plaisir de l'entendre dire que le meilleur Dortmunder était selon lui Dégât des eaux, opinion que je partage ! C'est notoirement le plus volumineux, mais aussi le plus approfondi et le plus poétique. Le personnage du geek obèse bouffeur de chips et fan d'heroic fantasy qui fini par trouver l'amour de la façon la plus inattendue qui soit, m'a marqué.

D'une manière générale tous les Dortmunder sont rigolos et recommandables même si les derniers traduisent un certain essoufflement, le plus drôle étant certainement le plus court: Jimmy the kid qui m'a arraché plus d'un éclat de rire. Sa structure jouissive qui met en parallèle le récit proprement dit et les pages qui l'ont inspirée (extraites d'un faux livre de la série Parker, autre création -sérieuse cette fois, de Westlake sous le pseudo de Richard Starck)crée une mise en abyme vertigineuse et hilarante, comme si les pieds nickelés voulaient jouer à l'affaire Thomas Crown.

J'ai un attachement particulier pour Au pire qu'est-ce qu'on risque ? où l'on voit arriver l'invraisemblable: après s'être fait voler sa chevalière porte-bonheur par sa propre victime, Dortmunder se met à avoir ... de la chance, tandis que le millionnaire qui la lui a fauché entame un irrésistible et calamiteux déclin.

Il existe enfin un recueil de nouvelles, de la même eau, dont je me rappelle l'incipit de l'une d'entre elles: "Dortmunder regarda le cheval. Le cheval regarda Dortmunder". La promesse qu'on va s'en payer une bonne tranche !

Mais ce qui est le plus réconfortant dans la lecture d'un Dortmunder, c'est, au-delà des postulats farfelus et des rebondissements comiques incroyables, de retrouver à chaque fois avec le même plaisir les personnages comiques que l'auteur a créé (certains hilarants comme la maman de Stan Murch) qui parviennent à nous surprendre alors qu'ils semblent toujours agir tel qu'ils sont programmés: la répétition est un ressort comique puissant. Ainsi, Andie a toujours un plan foireux à soumettre à Dortmunder qui va toujours dire non puis finir par organiser le coup, Stan Murch fera le chauffeur et Tiny distribuera des baffes. Le point culminant est la rencontre ritualisée de l'équipe au OJ Bar & Grill, toujours dans la même salle, avec les mêmes boissons, et les sempiternelles discussions de poivrots, ce rituel quasi invariable (jusque dans la description scrupuleusement répétée de livre en livre de l'ampoule suspendue au plafond et de la porte des toilettes), tout cela produit cette intimité et cette complicité chaleureuse avec cette bande de loosers touchants et sympathiques.

Quand je serai d'attaque, je me lancerai peut-être dans un aperçu personnel de la production westlakienne hors Dortmunder qui regorge de pépites.

ingweil, 24.03.2015 à 11:13358279

Les Deux Mondes de Neal Stephenson
Pas aussi jouissif que le Cryptonomicon, quelques passages assez pénibles, mais un bon titre finalement. Le roman résonne étrangement avec l'actualité, son statut d'anticipation prend de plus en plus une couleur d'investigation. La galerie des personnages est asez réussie, malgré quelques points faibles qui ne m'avaient pas autant marqué à la lecture du Cryptonomicon. Divertissant.

Thierry, 24.03.2015 à 10:11358278
oui, j'ignore pourquoi le livre de poche n'a pas traduit le titre, qui est assez moche en français.
il y a des recueils en livre de poche, d'autres chez 10/18 et chez Pavillon Poche. Mais il y a des doublons entre les éditeurs.

chrisB, 24.03.2015 à 9:57358277
C'est traduit en vf ? (j'imagine vu que livre de poche tout ça, mais bon)

Thierry, 24.03.2015 à 9:44358276
en train de redécouvrir Saki, auteur anglais injustement méconnu. Mais il est mort en 1916, peut-être aura-t-il droit à un jubilé entre gallipoli et verdun.
Saki, c'est un conteur redoutable, entre Maupassant et Wilde, speécialisé dans les petits contes cruels et cyniques moqaunt l'aristocratie anglmaise. le monde de la comtesse douairière de Downton Abbey, en fait. Méchancté, hypocrisie, cynisme mais dans les limites de la bienséance et de la belle éducation.
C'est très drôle et souvent jouissif.

Charlie Brown, 23.02.2015 à 12:23357978


Ça faisait longtemps que je ne m'étais pas replongé dans du Pennac. J'avais laissé Benjamin Malaussène et son improbable famille en plan depuis des années (j'étais entré dans le petit monde de Pennac avec La fée carabine il y a fort longtemps, et j'avais repris du début avec Au bonheur des ogres bien plus tard), eh bien, c'est toujours aussi bon, ça se lit toujours avec autant de plaisir. Je sens que je vais laisser passer moins de temps avant de m'attaquer au suivant (quoique... je me connais...)

Charlie Brown, 16.09.2014 à 11:03356220
Pierre :
J'ai mis la main samedi dernier un Dortmunder dont l'existence avait jusque-là échappée à ma vigilance:



Je redoute vraiment la venue du jour inéluctable où j'aurai lu tous les Donald Westlake ...


Pierre :


Un recueil de nouvelles que je ne connaissais pas, avec mon héros récurrent de romans préféré, je veux dire John Archibald Dortumunder, cambrioleur new yorkais ingénieux mais malchanceux à l'air de chien battu mais qui s'en tire toujours malgré tout (la plupart du temps sans le magot -qu'importe!).


C’est grâce à ces posts de Pierre que, le jour où, chez un bouquiniste, je suis tombé sur un Westlake mettant en scène John Dortmunder, Dégâts des eaux, je n’ai pas hésité à en faire l’acquisition :



Bien m’en a pris. Je ne sais pas qui a traduit les autres ouvrages de Donald Westlake, mais la traduction de Jean Esch est ici excellente et participe grandement au plaisir de lecture. L’écriture de Westlake est claire, efficace et très drôle. Non seulement j’ai ri, mais j’ai aussi trouvé les personnages attachants, à commencer par Dortmunder, bien évidemment, cet ingénieux voleur, loser malgré lui, entouré d’une équipe de bras cassés tout aussi performants, à défaut d’être tous des lumières, et tout aussi losers chacun dans son genre. Le méchant de l’histoire, l’impitoyable Tom Jimson, m’a beaucoup plu et m’a bien fait marrer. Westlake sait composer des personnages savoureux et raconter une histoire abracadabrante qui tient la route et donne envie d’aller au bout du bouquin, malgré quelques longueurs selon les passages, mais rien de trop gênant. Je rapprocherais volontiers son univers de celui des frères Coen et j’ai maintenant très envie d’en lire d’autres.

Et donc merci, Pierre, de m’avoir ainsi guidé vers la porte du club des amateurs de John Dortmunder.

Thierry, 18.09.2013 à 10:44352393
j'ai toujours aimé Emmanuel Carrère, que j'ai découvert à l'époque de sa très belle biographie de Philip K Dick (je dois toujours m'atteler à la bible de Lawrence Sutin). Retour en Russie popur un biographie d'Edouard Limonov, dont je n'avais jamais entendu parler.
Personnage fascinant, à la fois écrivain culte, anarchiste, leader politique discutable, aventurier... beaucoup pour une seule vie, et un personnage tellement trouble que Carrère ne tente jamais de rendre attacahant à tout prix, parce que lui-même a du mal à se situer par rapport à son parcours complètement anti-conformiste (soutien déclaré des serbes pendant le conflit des balkans, proche d'arkan, leader d'un mouvement d'extrême-droite...), mais Carrère le rappelle plusieurs fois: c'est plus compliqué que cela. C'est dans cette complexité, et dans le récit, à travers la trajectoire de Limonov, de la fin de l'empire soviétique jusqu'à la Russie de Poutine, que ce livre gagne son intérêt. Carrère connaît bien la Russie, de part sa mère, grande spécialiste de la région, et il n'hésite pas à aller à contre-courant de l'opinion générale sur la Russie. Vraiment intéressant.

Pierre, 11.09.2013 à 19:36352326
Quelques lecture de l'été.
Ayant fait le tour de mon cher Donald Westlake, je lorgne du côté d'Elmore Leonard. Ambiance décontractée, décors Nouvelle-Orléans, Detroit Miami, héros ex-taulard désabusé, femmes intelligentes et sophistiquées, une tripotée de crapules, une montée en puissance assez lente mais un final toujours bien amené. Des ingrédients qu'on retrouvent presque intacts dans les nombreuses adaptation cinématographiques que cette œuvre a engendrée (Jackie Brown, Out sight, Get shorty...). ça laisse un goût un peu amer de découvrir un auteur quelques semaines avant son décès ...







Très chouette celui-là (le premier est sympathique mais mineur, le second glaçant mais manque un peu d'humanité). Le lisant, je me disais: quel excellent film on pourrait en tirer ! Peu après, mes recherches m'apprenaient qu'il en existait une adaptation, avec Burt Reynold ; mais que le film soit excellent, ça je n'en sais rien.



Un Westlake toujours très distrayant mais oubliable car extrêment superficiel.

Charlie Brown, 30.08.2013 à 15:37352243
Thierry :
e m :
Charlie Brown :
De toute façon, on m'a prêté Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil, alors il y a des chances pour que ce soit le prochain sur lequel je me penche. Il est bien ?

Lu il y a longtemps (en vf), je ne m'en souviens plus vraiment. Je pense que j'avais aimé.
Le seul qui ne m'ait pas plu c'est Kafka sur le rivage. Aussi lu il y a longtemps, mais je crois que je n'avais pas accroché au côté fantastique et que j'avais trouvé l'histoire un peu confuse.
A l'occasion j'essayerai 1Q84. Mais j'hésite à me lancer parce qu'il me semble que ça vire aussi dans le fantastique.

1q84 est assez déroutant. D'un côté, c'est un vrai page turner avec des personnages attachants, de l'autre, si le fantatisque est bien présent, ce n'est certainement pas le sujet du livre, et il ne faut pas s'attendre à de grandes explications alambiquées sur le pourquoi du comment de la quadrature du triangle du machu picchu, ce qui peut le rendre frustrant.


C’est justement une des choses que j’ai aimées dans Le passage de la nuit, le fait que le côté fantastique ne soit ni central ni indispensable à la lecture du livre. C’est un fantastique très léger, volatil, qui affleure et effleure. Il participe juste légèrement à la création d’une ambiance générale à la fois réaliste, mélancolique et onirique. L’équilibre est précaire et je comprends que le versant fantastique irrationnel (même dans la propre logique, le propre univers du roman) et inexpliqué, qui tombe un peu comme un cheveu sur la soupe, puisse créer une petite frustration. Personnellement, ça ne m’a absolument pas gêné dans ce roman, j’ai même trouvé que ça apportait un petit plus à la sensation de flottement que procure cette lecture. Bref, je me sens assez en phase avec l’écriture et l’univers de Murakami pour l’instant, et ce que vous en dites me confirme dans mes premières impressions et m’encourage à pousser plus loin l’expérience. Je sens que La balade de l’impossible et 1Q84 vont bientôt se retrouver sur ma pile de livres à lire…

Thierry, 30.08.2013 à 14:13352240
e m :
Charlie Brown :
De toute façon, on m'a prêté Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil, alors il y a des chances pour que ce soit le prochain sur lequel je me penche. Il est bien ?

Lu il y a longtemps (en vf), je ne m'en souviens plus vraiment. Je pense que j'avais aimé.
Le seul qui ne m'ait pas plu c'est Kafka sur le rivage. Aussi lu il y a longtemps, mais je crois que je n'avais pas accroché au côté fantastique et que j'avais trouvé l'histoire un peu confuse.
A l'occasion j'essayerai 1Q84. Mais j'hésite à me lancer parce qu'il me semble que ça vire aussi dans le fantastique.

1q84 est assez déroutant. D'un côté, c'est un vrai page turner avec des personnages attachants, de l'autre, si le fantatisque est bien présent, ce n'est certainement pas le sujet du livre, et il ne faut pas s'attendre à de grandes explications alambiquées sur le pourquoi du comment de la quadrature du triangle du machu picchu, ce qui peut le rendre frustrant.

e m, 30.08.2013 à 8:39352237
Charlie Brown :
De toute façon, on m'a prêté Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil, alors il y a des chances pour que ce soit le prochain sur lequel je me penche. Il est bien ?

Lu il y a longtemps (en vf), je ne m'en souviens plus vraiment. Je pense que j'avais aimé.
Le seul qui ne m'ait pas plu c'est Kafka sur le rivage. Aussi lu il y a longtemps, mais je crois que je n'avais pas accroché au côté fantastique et que j'avais trouvé l'histoire un peu confuse.
A l'occasion j'essayerai 1Q84. Mais j'hésite à me lancer parce qu'il me semble que ça vire aussi dans le fantastique.

Thierry, 29.08.2013 à 11:11352231
jamais réussi à pleinement m'intéresser à Murakami

Par contre je suis en train de finir ça



dernier livre de Aldous Huxley, on peut y voir une antithèse du meilleur des mondes. L'argument est similaire: un étranger débarque dans une société 'idéale'... sauf qu'ici, Huxley semble vouloir nous décrire SA société idéale, mélange de philosophie orientale, de laïcité, de refus de la société de consommation... il y prône des théories assez étonnantes comme les 'clubs d'adoption', chaque enfant étant élevé par un groupe de parents et pouvant passer de l'un à l'autre, ou la généralistation du yoga à toutes les pratiques courantes. Il y prône également les expériences mystiques à partir de drogue (logique pour l'auteur des portes de le perception)
L'Île est son utopie, et, malheureusement, il y est plutôt verbeux et souvent ennuyeux. Mais cela reste intéressant.

Charlie Brown, 29.08.2013 à 10:40352230
e m :
J'ai eu une petite période H.Murakami, mon préféré reste celui-ci :


Une histoire d'amour toute simple, pas de fantastique. C'est surtout l'ambiance mélancolique qui m'avait bien plu.

La Balade de l'impossible pour la vf, mais j'avais trouvé la traduction plutôt mauvaise. Rien que le titre ne correspond déjà pas du tout à l'original...
Plutôt lire la version anglaise (si on ne lit pas le japonais). Si je me souviens bien ce que j'avais lu je ne sais plus où, elle avait été approuvée par l'auteur.


Très bien, j'en prends note.
La balade de l'impossible me tentait bien (en VF évidemment), mais bon...

De toute façon, on m'a prêté Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil, alors il y a des chances pour que ce soit le prochain sur lequel je me penche. Il est bien ?



ingweil :

En ce moment, je lis ceci :

Un décorticage en règle de ce qu'est un engagement. Pierre Bayard fait le tour des publications qu'il a trouvées le plus marquant sur le sujet de l'enrôlement (Milgram évdiemment, mais pas que) ou sur le refus de l'engagement (Cordier pour la plupart). L'angle d'attaque revendiqué (un poil trop mis en avant, mais bon) de vouloir placer le narrateur comme le véritable sujet de l'expérimentation pousse le lecteur à profondément s'interroger sur ce qu'est une trajectoire, une destinée, à raccrocher les éléments de la grande Histoire avec les éléments constitutifs de chaque personne. C'est aussi une façon de s'interroger sur sa place dans le monde, sur son positionnement en fonction des éléments du destin. Peut-être pour mieux faire ses propres choix ?


Ah oui tiens, j'ai aussi lu ça cet été. J'aime bien ce que fait Pierre Bayard. Bon, je n'en ai lu que deux, mais je trouve que ses réflexions sont toujours intelligentes et d'une grande clarté.
Ce qui m'a plu, au-delà des expériences et des trajectoires exposées, c'est la mise en lumière de certains fondamentaux inhérents à l'être humain, et l'amorce de réflexion sur ce qui permet à une toute petite minorité d'entre eux de sortir de la "norme", de s'arracher à ces fondamentaux, souvent en travaillant contre leur propre intérêt, immédiat ou futur. Bayard a l'honnêteté intellectuelle de s'inclure a priori (parce que n'ayant pas été directement confronté à la chose, il ne peut forcément que stipuler) dans les gens "normaux", qui n'ont rien d'exceptionnels. Et je pense qu'a priori aussi, je m'y inclus forcément. J'espère juste n'avoir jamais à vivre des expériences similaires, moi qui fait tout pour fuir un maximum de responsabilités (je ne peux pas toutes les fuir) et m'extraire au maximum du monde (je suis incapable de m'en extraire complètement... Mais ne le sommes-nous pas tous à des degrés divers ?).

Le seul bémol que j'apporte à ce bouquin (outre ce que tu dis, ingweil, sur le fait de vouloir placer le narrateur comme "véritable" sujet de l'expérimentation, ce qui n'a effectivement que peu d'intérêt), c'est que Pierre Bayard ne s'intéresse qu'à une seule proposition de l'alternative exposée dans sa question. Le livre aurait pu s'appeler simplement Aurais-je été résistant ?, Bayard délaissant la question du bourreau, ne s'imaginant quasiment pas une seconde, a priori toujours, dans le rôle d'un bourreau (à quelque degré que ce soit), ce que je trouve dommage.

e m, 28.08.2013 à 13:54352224
J'ai eu une petite période H.Murakami, mon préféré reste celui-ci :


Une histoire d'amour toute simple, pas de fantastique. C'est surtout l'ambiance mélancolique qui m'avait bien plu.

La Balade de l'impossible pour la vf, mais j'avais trouvé la traduction plutôt mauvaise. Rien que le titre ne correspond déjà pas du tout à l'original...
Plutôt lire la version anglaise (si on ne lit pas le japonais). Si je me souviens bien ce que j'avais lu je ne sais plus où, elle avait été approuvée par l'auteur.

Charlie Brown, 28.08.2013 à 10:17352222



C’est le premier Murakami que je lis, et je ne suis pas déçu. J’ai beaucoup aimé l’écriture, simple, directe, claire, à base de phrases courtes, efficaces. J’ai beaucoup aimé l’atmosphère créée par le style et l’ambiance instaurée par un procédé très cinématographique, genre caméra-stylo. On navigue entre le cinéma éthéré à la Sofia Coppola et l’irruption du fantastique à la Lynch, mais sans le côté parfois terrifiant de ce dernier. L'étrangeté de l'Alphavillle de Godard est plus qu'une référence citée par un des personnages, l'adorable Mari. On flotte. On plane au cœur d’un Tokyo nocturne. Sous ses airs de ne pas raconter grand-chose, ce bouquin donne à sentir, à ressentir. On s’attache vite aux personnages. On est heureux de partager quelques bribes de leurs caractères et de leurs vies provisoirement plus ou moins mêlées, plus ou moins entamées, plus ou moins brisées, plus ou moins cabossées.
Il paraît que c’est loin d’être le meilleur Murakami. Tant mieux. Ça me promet de beaux moments de lectures à venir...

ingweil, 17.06.2013 à 10:28351517
J'avais beaucoup aimé, mais je ne connais pas les autres livres de l'auteur, difficile de comparer pour ma part. J'y ai aussi vu une peinture assez fascinante de l'Angleterre du début du XXème siècle, de la naissance des mouvements politiques (le socialisme à l'anglaise). Un livre vaste, souvent drôle et féroce (les charges de Wells à l'encontre de Henry James sont extraordinaires).

En ce moment, je lis ceci :

Un décorticage en règle de ce qu'est un engagement. Pierre Bayard fait le tour des publications qu'il a trouvées le plus marquant sur le sujet de l'enrôlement (Milgram évdiemment, mais pas que) ou sur le refus de l'engagement (Cordier pour la plupart). L'angle d'attaque revendiqué (un poil trop mis en avant, mais bon) de vouloir placer le narrateur comme le véritable sujet de l'expérimentation pousse le lecteur à profondément s'interroger sur ce qu'est une trajectoire, une destinée, à raccrocher les éléments de la grande Histoire avec les éléments constitutifs de chaque personne. C'est aussi une façon de s'interroger sur sa place dans le monde, sur son positionnement en fonction des éléments du destin. Peut-être pour mieux faire ses propres choix ?

Pierre, 16.06.2013 à 21:45351514
J'ai entamé ça, non sans quelques réticences:



Réticences quant à l'aspect "roman biographique" (ou "biographie romancée", au choix), car il s'agit de la vie de HG Wells, l'auteur des fameux La Machine à remonter le temps, l'homme invisible, l'île du docteur Moreau, La guerre des mondes ... dont je n'ai lu aucun livre (mais au moins vu une adaptation cinématographique de chacun de ces titres). Les mêmes réticences m'avaient tenu à l'écart de L'auteur ! l'auteur ! sur Henry James (qui entretint une correspondance avec Wells).

Je me suis d'abord demandé ce qui avait pu intéresser Lodge chez cet écrivain de littérature populaire, a priori fort éloigné de ses terres de chasses habituelles mais on le découvre rapidement, en ce que l'angle d'attaque de l'ouvrage est son rapport aux femmes et au sexe dans le contexte de l’Angleterre pudibonde de la fin du XIXe siècle jusqu'à la fin de la première moitié du XXe, Wells fut l'apôtre d'un socialisme utopiste, et partisan de l'amour libre. De fait l'ouvrage aurait pu s'intituler "la vie sexuelle de HG Wells" ou encore "HG Wells et les femmes". C'est très intéressant mais je ne reconnais pas le David Lodge humoriste de la saga de Rummidge, le ton est empreint d'une certaine mélancolie désenchantée qui peut être aussi,par delà le sujet, celle de l'auteur lui-même (âgé de 78 ans). La forme qui alterne récit à la troisième personne et une interview imaginaire à laquelle se livre Wells au seuil de la mort permet au propos de ne pas trop languir mais, pour en avoir lu 200 pages, je me demande comment la même matière va s'étendre sur les quelques 400 pages qui me restent à lire ...



Mr_Switch, 07.06.2013 à 10:22351412
Charlie Brown :
Tom Sharpe, et surtout la série des Wilt, m'ayant été chaudement recommandé par des gens de goût il y a fort longtemps, j'avais donc un jour acheté, alors que je flânais chez un bouquiniste, ce Wilt 1 ainsi qu'un autre roman intitulé La grande poursuite. J'ai commencé par ce dernier. J'aurais pas dû. J'ai trouvé ça assez mauvais et l'ai revendu aussi sec. Depuis, le Wilt 1 gît sous ma pile de livres à lire... Faut que je me remotive. T'as bien fait d'en causer.


Tom Sharpe n'en écrira plus...

Pierre, 04.06.2013 à 21:12351375


Un recueil de nouvelles que je ne connaissais pas, avec mon héros récurrent de romans préféré, je veux dire John Archibald Dortumunder, cambrioleur new yorkais ingénieux mais malchanceux à l'air de chien battu mais qui s'en tire toujours malgré tout (la plupart du temps sans le magot -qu'importe!).

Thierry, 16.05.2013 à 16:17351118

Guillermo Del Toro, je connais et j'apprécie
Chuck Hogan, j'ignore de qui il s'agit, mais il n'a pas un nom à faire de la chicklit ou du romcom
premier tome d'une trilogie vampirique, le but des auteurs semble pouvoir se résumer en 'this is not twilight'. Exit les vampires ado/contres pour Abercrombie & Fitch, les regards de vaches énamourées et les atermoyements entre puceaux. Les vampires de la lignée sont sales, répugnants, plus morts que vifs. Ils tiennent plus des zombies que des Cullen. Et c'est tant mieux. C'est écrit à la truelle, mais les auteurs connaissent les trucs pour faire monter la pression et créer des moments de suspense. On dirait que cela a été écrit en vue d'en faire une mini-série.
Un début en forme de clin d'oeil à Nosferatu, un avion remplaçant le bateau fantôme, un détournement de la scène des 3 'femmes' de Dracula qui tourmentent Harker et beaucoup de scènes dans les sous-sols de NY, qui rappelent Mimic. Autrement dit, guère d'originalité mais de l'efficacité.
C'est idéal pour lire dans le métro.
Par contre la fin de ce premier tome laisse craindre que la suite soit... euh... residentevilesque ?

lanjingling, 07.05.2013 à 3:36351021
Merci d'avoir si précisemment détaillé ce qui rend cet ouvrage passionnant à tes yeux (et ceux de Thierry). La caution de la légende bulledairienne, et la tienne (concise et significative) ne suffisent pas vaincre mes réticences, ce que j'explique par le fait que je connais la question depuis des années, y compris dans les aspects économiques, écologiques, moraux, philosophiques et religieux (je vis en extrème-orient et connais des points de vue bouddhistes et taoistes sur le sujet)
Pierre :
Les premières pages évoquent le rapport particulier qu'entretenait la grand-mère de l'auteur avec la nourriture, elle était une survivante des camps de concentration, ça te va ?
C'est aussi le cas de certains membres de ma famille, je ne vois donc vraiment pas ce que cet ouvrage pourrait m'apprendre...Je vais prendre le problème par un autre biais: ce livre est un don du ciel qui m'arrive à Hong Kong au moment même où on en parle sur Bulledair, je ne vais donc pas lutter contre le destin (auquel je ne crois pas, mais qui est un prétexte pratique).

Pierre, 07.05.2013 à 0:57351020
J'ai dit, il me semble que c'était passionnant. N'est-ce pas suffisant, à tes yeux ? Non ? Bon, alors il ne s'agit pas d'une enquête journalistique ni de propagandisme mais d'un essai rédigé dans un style clair et neutre par un romancier reconnu qui interroge dans ces pages les différents aspects moraux (pour ne pas dire philosophiques) de la question du titre, et ce, en s'appuyant sur des ressources bibliographiques sérieuses et sur des expériences personnelles, notamment des rencontres avec différents acteurs de la filière viande (y compris des éleveurs -peu nombreux qui tâchent de respecter du mieux qu'ils peuvent, la condition animale).

Les premières pages évoquent le rapport particulier qu'entretenait la grand-mère de l'auteur avec la nourriture, elle était une survivante des camps de concentration, ça te va ?

lanjingling, 15.04.2013 à 16:19350840
Pierre :
Thierry :


Evidemment, un végétarien qui s'interroge sur la filière de la viande, on se dit qu'il a un point de vue un peu biaisé. Et la filière de la viande américaine n'est pas la filière européenne.
Mais les questions qu'il pose sont très pertinentes et il ne se perd pas dans un discours outrageusement pro-végétarien (en même temps, je suis moi-même un ancien végétarien et un ingénieur agronome dévoyé qui tente de garder à l'esprit une image plus large de ce que j'ai dans mon assiette, en matière de conditions de production et d'impact environnemental).
Son livre n'est pas un manifeste, mais se veut plus une enquête doublée d'une réflexion personnelle et d'une invention à réfléchir sereinement à notre rapport à la nourriture.


Je suis en train de lire, c'est passionnant. Ce midi, assis sur un banc, achevant le chapitre traitant de l'élevage industriel des poulets, celui (le poulet) que contenait mes viscères, englué dans le pain et la mayonnaise a émis un "crouik" évocateur.

On me l'a offert par accident, je veux dire sans intention militante qui aurait été peine perdue étant donné que je suis végétarien depuis des années, ce qu'ignorait de plus et de toute façon mon généreux donateur. Etant pas mal renseigné sur les conditions d'élevage et autres traitements réservés aux animaux, ce livre m'apprendra-t-il quelque chose, ou bien l'enquête est-elle menée ou narrée d'une manière qui mérite la lecture (je note l'éloge littéraire sur la couverture, mais moi j'ai la VF) ?

Charlie Brown, 15.04.2013 à 15:20350838
Pierre :
Je viens de lire ça qu'on m'a offert à Noël:



Ca date des années 70, de l'humour anglais, accumulation de péripéties abracadabrantes à base de poupée gonflable, avec pour cadres l'univers universitaire d'un David Lodge ordurier en version lumpenproletariat et ordurière. Très rigolo quoique un peu ambiguë dans le discours (je veux dire parfois limite réac), impression qui se renforce à la lecture de sa suite, Wilt 2 (je crois qu'il en existe 5).


Pierre, j’avais oublié de te dire que j’avais terminé ce bouquin et que si je l’ai effectivement trouvé très rigolo, et même hilarant (j’ai littéralement pleuré de rire lors de certains passages, et ça faisait longtemps que ça ne m’était pas arrivé avec un tel degré d’intensité... Il a fallu que je m’y reprenne à plusieurs fois avant de terminer certains paragraphes entre deux convulsions :o)), je ne l’ai pas trouvé réac' du tout (mais ça, c’est parce que je dois être un brin réac' moi-même...). Quoiqu’il en soit, une saine lecture qui ne mange pas de pain et qui fait du bien.

Et puisque tu évoques l’univers universitaire Lodgien, j’ai aussi lu du Alison Lurie récemment, La vérité et ses conséquences, qui ne m’a pas emballé plus que ça. Lodge reste donc un des meilleurs dans sa partie.

Sinon, rien à voir, mais j’ai enfin lu Gatsby le magnifique de Francis Scott Fitzgerald. Hélas dans une traduction déplorable qui m’a complètement gâché mon plaisir.
Si un jour vous devez lire ce bouquin en français, évitez comme la peste la première traduction française signée Victor Liona (ou Llona), elle est à chier ! (mais bon, au moment où je l’ai lu, je n’avais que celle-là sous la main et je ne m’étais pas renseigné avant... Je me renseigne rarement avant sur le traducteur cela dit, et c'est un tort). Il paraît que celle de Jacques Tournier est très bien.

Pierre, 07.03.2013 à 23:15350288
Mr_Switch :
Pierre :

Réjouissant (quoique la traduction de Vercors soit parfois un peu lourde).

Bah, il se gave de son pire ainé, ça peut lui peser sur l'estomac. Après le pic de midi, etc. etc.


Voilà, cela aurait du être édité chez Alpin Michel.

Mr_Switch, 05.03.2013 à 23:22350225
Pierre :

Réjouissant (quoique la traduction de Vercors soit parfois un peu lourde).

Bah, il se gave de son pire ainé, ça peut lui peser sur l'estomac. Après le pic de midi, etc. etc.

Pierre, 05.03.2013 à 23:13350223
Back to the trees ! Retour aux arbres !



Réjouissant (quoique la traduction de Vercors soit parfois un peu lourde).

chrisB, 01.03.2013 à 11:13350137
Je suis sur "La sanction" de Trevanian, je reste un peu sur ma faim, pas la claque mais au dessus de la masse de polars moisis tout de même.

Avant on m'a fait découvrir Joël Egloff et son bouquin "L'Étourdissement", une petite merveille de poésie glaucos et d'humour noir.

Un chouille avant, découverte de Panaït Istrati via un de ses receuils de nouvelles, à creuser encore !

Thierry, 26.02.2013 à 11:58350058

Le problème, c'est que l'histoire de ce livre est tellement connue que sa lecture est parasitée parce qu'on sait ce qui va arriver, qu'on l'a déjà lu 100 fois dans d'improbables hommages, pompages, relectures, parodies... Mais c'est quand même un grand roman initiatique, ou plutôt anti-initiatique.

Pierre, 25.02.2013 à 23:43350053
Lu ça il y a quelques temps parce que le titre correspondait à mon aspiration du moment:



Très bien. C'est une nouvelle traduction et cela paraît fidèle à l'original, la seule disponible jusqu'alors étant la révision d'une ancienne traduction qui relevait plutôt de la trahison (noms des protagonistes transformé, chapitres non traduit, histoire remaniée ...)

Il paraît que ça a inspiré le Tamara Drew de Posy Simmonds.

Pierre, 20.01.2013 à 21:03349209
J'ai mis la main samedi dernier un Dortmunder dont l'existence avait jusque-là échappée à ma vigilance:



Je redoute vraiment la venue du jour inéluctable où j'aurai lu tous les Donald Westlake ...

Charlie Brown, 14.01.2013 à 10:35348831
Pierre :

Sans trop m'avancer je pense que ça devrait te plaire.


Sans trop m'avancer non plus, je pense que tu as raison...
J'ai attaqué les 100 premières pages ce week-end, j'ai ri comme un con. :o)

Pierre, 11.01.2013 à 15:48348783
Charlie Brown :
Tom Sharpe, et surtout la série des Wilt, m'ayant été chaudement recommandé par des gens de goût il y a fort longtemps, j'avais donc un jour acheté, alors que je flânais chez un bouquiniste, ce Wilt 1 ainsi qu'un autre roman intitulé La grande poursuite. J'ai commencé par ce dernier. J'aurais pas dû. J'ai trouvé ça assez mauvais et l'ai revendu aussi sec. Depuis, le Wilt 1 gît sous ma pile de livres à lire... Faut que je me remotive. T'as bien fait d'en causer.


Sans trop m'avancer je pense que ça devrait te plaire. Là je commence le troisième, toujours jubilatoire (il y a quelque chose d'addictif avec ce personnage).

Charlie Brown, 09.01.2013 à 10:33348692
Tom Sharpe, et surtout la série des Wilt, m'ayant été chaudement recommandé par des gens de goût il y a fort longtemps, j'avais donc un jour acheté, alors que je flânais chez un bouquiniste, ce Wilt 1 ainsi qu'un autre roman intitulé La grande poursuite. J'ai commencé par ce dernier. J'aurais pas dû. J'ai trouvé ça assez mauvais et l'ai revendu aussi sec. Depuis, le Wilt 1 gît sous ma pile de livres à lire... Faut que je me remotive. T'as bien fait d'en causer.

Pierre, 04.01.2013 à 23:39348549
Je viens de lire ça qu'on m'a offert à Noël:



Ca date des années 70, de l'humour anglais, accumulation de péripéties abracadabrantes à base de poupée gonflable, avec pour cadres l'univers universitaire d'un David Lodge ordurier en version lumpenproletariat et ordurière. Très rigolo quoique un peu ambiguë dans le discours (je veux dire parfois limite réac), impression qui se renforce à la lecture de sa suite, Wilt 2 (je crois qu'il en existe 5).

chrisB, 03.01.2013 à 19:51348493
Ca faisait un bail que je n'avais pas lu un polar, c'est bien un pti polar de temps en temps.

Et pourquoi pas ce bouquin de Kellerman, Les visages ? meilleur thriller de l'année selon le NY Times, et accessoirement grand prix des lectrices de Elle.



Et bah j'aurais mieux fait de lire le dernier Coben (ou Musso, ou Levy, ou X), quelle belle merde !! Il y a rien dans ce bouquin, le style est naze et l'intrigue zéro ne sauve pas le truc.
Comment un bouquin pareil peut-il raffler la mise, j'en suis sur le cul, pour la peine je vais lire mon dernier Jean Rolin (Essai d'autobiographie immobilière) et j'enchainerai par un petit Jean-Paul Dubois (Les accommodements raisonnables)

Charlie Brown, 30.11.2012 à 10:41347874


Nicolas S. Roubachof, héros de la Révolution qui a eu lieu 20 ans plus tôt, est emprisonné par le N°1 du Parti pour haute trahison. Il va falloir qu’il fasse des aveux publics de ses prétendues menées contre-révolutionnaires et, pour ce faire, Ivanof d’abord, ancien camarade de la Révolution, adepte de la réflexion manipulée, puis Gletkin, paysan mal dégrossi, issu de la nouvelle génération post-révolutionnaire, adepte de la manière forte et des interrogatoires policiers, vont devoir le pousser aux aveux.

Dans ce roman écrit à la fin des années 30, Arthur Koestler raconte, avec talent et de l’intérieur, les purges staliniennes, démonte le mécanisme qui transforme les idéaux révolutionnaires en réalité totalitaire. Sûrement un des premiers du genre (Orwell écrira La ferme des animaux peu après), ce livre de portée universelle se lit comme du Kafka réaliste.

De Koestler, je n’avais lu que Les Call Girls, il y a longtemps, un livre caustique légèrement déjanté et très amusant sur le monde des colloques, le monde universitaire et de la recherche. Pas tout à fait dans le stlye de David Lodge, mais tout aussi jouissif. Décidément, un gars qui gagne à être lu, cet Arthur. :o)

Thierry, 15.11.2012 à 15:54347624
essaye ses contes (miroirs et fumées et choses fragiles), qui sont très variés et comportent quelques jolies perles (raaaah, la présidence d'octobre est un putain de chef d'oeuvre)

chrisB, 15.11.2012 à 15:25347622
Neil Gaiman, j'en essayé plusieurs, vraiment pas accroché

Thierry, 15.11.2012 à 11:25347616

deux recueils de contes très différents. Autant Ray Bradbury reste pour moi attaché à une tradition populaire, qui renvoie à la 4ème dimension de Rod Serling ou à une adaptation télévisée des chroniques martiennes que j'ai vu quand j'étais gosse, autant Borges me semble tenir du bibliphile, passeur d'histoire.
Bradbury, ce sont des contes qu'on imagine se raconter autour d'un feu de bois, ou sous les draps, avec une lampe de poche pour se donner un air fantômatique. Les récits sont parfois attendus, souvent efficaces et apportent cette dose de plaisir simple, mais pourtant rare d'une histoire bien troussée.
Borgès me donne l'impression d'un rat de bibliothèque, érudit et curieux, qui se met souvent en scène comme pour s'évader du monde réel pour se doter d'une vie plus exaltante dans le monde des livres. Il parsème ses contes de notes bibliographiques et érudites sans les alourdir, et se met souvent en scène comme passeur d'histoire. Ces récits sont riches de symboles, construits en poupées russes et on les terminent en continuant de se demander où se trouve la vérité.
Paradoxalement, dans les deux cas, j'ai pensé à Neil Gaiman, autre grand conteur s'il en est, qui à déjà confessé son amour de Ray Bradbury, et dont certains récits sont d'ailleurs d'une facture toute Bradburienne, alors qu'à d'autres moments, c'est l'ombre de Borgès qui me semble planer, dans l'enchassement des récits, le fantastique merveilleux ou le rêve se substitue à la réalité (l'ombre pourtanttoujours, c'est toujours Neil Gaiman que je lis, et pas un habile copiste de l'un ou de l'autre.

Thierry, 26.09.2012 à 9:56346676

de 1850 à longtemps dans le futur, 6 récits indépendants mais qui s'influencentcles uns les autres, montés en poupées russes: chaque récit, sauf le sixième qui occpe le centre du roman, est scindé en 2. Le premier récit s'interrompt subitement pour laisser la place au deuxième et ainsi de suite jusqu'au sixième, après lequel chaque récit trouve sa conclusion en ordre décroissant.
Chaque récit est dans un genre très différent: aventure, drame romantique, thriller, humour, anticipation, SF post-apocalyptique... mais l'ensemble reste pourtant très cohérent. La conclusion pourra paraître un peu bateau, mais cela reste une très belle découverte, pour ma part.

et je termine ma série de cycles littéraires en court en attaquant la troisième partie du monstre de James Ellroy

Pierre, 24.09.2012 à 21:29346641
Puisqu'on parle de Franzen sur le monochat: ceux qui ont lu les Corrections (la plus frappante et la plus belle dissection de la névrose familiale) ont-ils apprécié Freedom ? Pour ma part j'ai aimé mais été un chouïa déçu, n'y retrouvant pas la force du précédent qu'il répète par endroits. Le succès des Correction en France a permis la publication de la 27e ville qui était un début prometteur (une radiographie de la ville de Saint-Louis), en revanche ses essais m'ont passablement ennuyés (ses démêlés avec Oprah Winfrey par exemple).

Pierre, 21.09.2012 à 21:45346586
Thierry :


Evidemment, un végétarien qui s'interroge sur la filière de la viande, on se dit qu'il a un point de vue un peu biaisé. Et la filière de la viande américaine n'est pas la filière européenne.
Mais les questions qu'il pose sont très pertinentes et il ne se perd pas dans un discours outrageusement pro-végétarien (en même temps, je suis moi-même un ancien végétarien et un ingénieur agronome dévoyé qui tente de garder à l'esprit une image plus large de ce que j'ai dans mon assiette, en matière de conditions de production et d'impact environnemental).
Son livre n'est pas un manifeste, mais se veut plus une enquête doublée d'une réflexion personnelle et d'une invention à réfléchir sereinement à notre rapport à la nourriture.


Je suis en train de lire, c'est passionnant. Ce midi, assis sur un banc, achevant le chapitre traitant de l'élevage industriel des poulets, celui (le poulet) que contenait mes viscères, englué dans le pain et la mayonnaise a émis un "crouik" évocateur.

Pierre, 21.09.2012 à 20:48346584
Charlie Brown :
Je suis entièrement d'accord avec toi.

P.S. : dans ta catégorie "fous littéraires", je n'ai jamais lu Raymond Roussel


C'est proprement imbitable mais tu ne perdrais rien essayer, car je ne voudrais pas te priver d'une possible révélation à la lecture d'Impressions d'Afrique ou de Locus Solus, révélation qui me frappera peut-être moi aussi quelque jour, à l'occasion d'une nouvelle tentative.

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