Je ne peux plus dire du mal du travail d'Hervé di Rosa, beanie a aimé, elle a toujours raison !
Par contre, s'il y a de belles planches à Beaubourg, c'est quand même sacrément mal fichu... Voici mon petit avis (qui devra être développé, après une autre visite et peut-être même dans un billet WP) :
J'avoue ne pas avoir été emballé par l"expo "Bande dessinée, 1964 - 2024". C'est quand même très foutraque, sans logique claire, une scénographie tout sauf pratique, peu logique, peu didactique, avec des pans entiers de la BD FB ignorés (pourquoi snober ainsi les collections de Delcourt, mais aussi les BD de Soleil, etc.) mais aussi des différents autres pays, sans volonté autre que d'empiler le plus d'originaux dans l'espace restreint de la galerie 2. Après, il y a de belles pièces, c'est incontestable.
En fait, ça repose trop sur la collection perso de MEL (et donc de ses goûts qui ne sont pas inintéressants, loin de là) et pas assez sur les fonds des Musées d'Angoulême et de Bruxelles, sans oublier la BNF. Je suis assez fan de Mattotti, mais bon, il y avait vraiment besoin de nous en mettre autant à différents endroits ?
La partie par laquelle il aurait fallu commencer, celle consacrée au Rire aurait permis pour les non-connoisseurs et non-connoisseuses de mieux situer la BD en 1964. Puis ensuite, on pouvait enchainer sur la contre-culture (avec Garo planté là sans réelle logique...
De toute façon, je m'y attendais... Après, depuis 2004, je fais tellement d'expos BD que je suis un blasé de première :)
Par contre, excellente expo à la BPI. Là, je conseille très fortement (en plus, elle est gratuite) alors que je ne suis pas un grand fan d'Hugo Pratt. D'ailleurs, j'ai pris illico le catalogue "Corto Maltese, une vie romanesque" (pour les deux autres catalogues d'expo, ça attendra mes prochaines visites, trop de poids à porter d'un coup).
L'expo "La Bande Dessinée au Musée" est très anecdotique. Mais ça permet de voir de belles planches de Winsor McCay, de Calvo, de Will Eisner, etc. Et quelques mises en parallèle d’œuvres du Musée avec tel ou tel auteur de BD sont parfois bien trouvées.
Seulement deux-trois planches de manga à l'exposition sur les arts martiaux asiatiques qui vient de démarrer au musée du Quai Branly.
( Hiroshi Hirara et Lady Snowblood)
J'ai raté la bullevisite, mais je n'ai pas raté l'expo. Du coup, voici un un billet WordPress proposant quarante photos (plus quelques remarques personnelles) sur un événement que je conseille.
C'est sans doute le bon fil pour en causer : en contrepoint à "exposer les bandes dessinées" (un petit essai que j'ai sorti chez Adverse en 2018), j'ai écrit pour "Etudes Francophones" (revue du département "modern languages" de l'université de Louisiana, Canada) un long texte illustré qui prend ses sources dans l'expo monographique réalisée au Maga avec la Cinquième Couche.
Le texte - qui doit faire tôt ou tard l'objet d'une publication papier en France avec Adverse - est lisible, dans son cadre éditorial ("bande dessinée et intermédialité") ICI.
Je fais un peu de promo, parce que je suis pas sûr sûr qu'on entende beaucoup causer ici d'une publication universitaire canadienne avec un titre aussi sexy que "bande dessinée et intermédialité". Mais peut-être que je manque d'imagination...
y'a plein d'autres trucs à lire dans ce numéro, mais je peux pas encore vous en causer, il vient tout juste de sortir
Les expositions BD sont nombreuses au Festival International d'Angoulême. Vous pouvez en avoir un aperçu pour avec la page dédiée du mini-site Des Mangaversien·e·s à Angoulême 2020.
Pour en finir momentanément avec l'assertion ignorante selon laquelle les images des grottes paléolithiques sont de la B.D., De l’image à la narration graphique à l’Aurignacien
Par contre, c'est une réflexion intéressante sur l'expostion de bande dessinée.
comme la plus grande partie d’entre vous n’a sans doute pas pu voir l’expo du Maga à Bruxelles, j’ai décidé de faire un film à la fois du montage et de l’expo, histoire de rendre un peu palpables les chemins explorés et les expériences tentées pour faire cette chose a priori aberrante et vaine : exposer la bande dessinée (l’exposer, au moins, comme problème).
J’espère qu’on trouve là-dedans matière à réflexion pour aborder à l’avenir cette question si connement traitée jusqu'ici à quelques rares exceptions près, quelques premières pistes pour commencer à foutre à la mer quarante ans de planches collées sur des murs et de scénographies puériles
J'y présente une pièce réalisée pour l'occasion, faisant écho aux structures des fenêtres de la salle, dans la suite formelle du travail entamé au Maga (expo présentée ci-dessous), "horloge murale"
Une dernière vidéo pour vous faire visiter brièvement l'expo et vous annoncer son finissage, simple occasion de rencontrer d'autres personnes, de passer un bon moment ensemble, de faire une visite guidée pour ceux qui le désireraient, avant de plier tout ça et de rapatrier les pièces.
Ce finissage aura lieu dimanche,
à 17h, et c'est toujours au MAGA, à Bruxelles
à dix pas du parvis St Gilles (56 rue Jean volders)
installation achevée, vernissage demain à 18h, j'espère vous y voir nombreux (et à Cultures Maison le Weenk End)
pour ceux qui sont coincés à leur stand le week end, d'ailleurs, et qui voudraient voir l'expo, je ferai une nocturne guidée au Maga.
Double présence à Bruxelles en exposition en septembre :
A) Au Maga - Exposition monographique (rétrospective techniques 1988/2018)
Cette exposition regroupe une vingtaine de pièces inédites réalisées au cours de l'été 2018. Le point de départ de ce travail est une série de "paperoles" qui ouvrent, par le dessin comme mode d'investigation, les albums publiés par La cinquième couche. Des installations consacrées au mode du dessin (ses conditions de réalisation) ou au cadre éditorial (la généalogie qui s'en dégage) viennent compléter ces "paperoles".
vernissage le 19 septembre 2018, à 18 heures
concertino avec Vincent Matyn Magie Molf Magie
horaires d'ouverture, jusqu'au 7 octobre 2018
jeudi et vendredi 17 h/ 19 h
samedi et dimanche, 15 h/19 h
Avenue Jean Volders 56, 1060 Saint-Gilles, Belgique
http://lemaga.be/
https://fr-fr.facebook.com/lemagabxl/
contact : lemaga1060 avec ici une arobase gmail et ici un point com
B) Cultures Maison, le festival de bandes dessinées contemporaines bruxellois que nous connaissons bien
il se déroule cette année les 21, 22, 23 septembre
j'y montre, parmi d'autres expositions, une composition pseudo pédagogique autour de cinq pages de « Hapax »
EXPOSITIONS VISIBLES JUSQU'AU 30/09
ENTRÉE GRATUITE
La Vallée
Rue Adolphe Lavallée 39, 1080 Bruxelles
Metro 2 & 6 - YSER
Metro 1 & 5 - COMTE DE FLANDRE
Contact : [email protected] culturesmaison.be
Expo hommage à Tsuge à Tokyo. C'est passé, mais c'était de toute manière un peu loin pour le bulledairien moyen, et pour la variété asiatique (bulledairus asiaticus var. shenzhenus) aussi.
Bon ... La consultation du catalogue ne semble pas montrer d'apport particulier au regard de la monographie précédemment publiée aux éditions de la Martinière, mais au moins elle m'a rassurée quant aux craintes exprimées ci-dessous.
Mais que vois-je dans l'ours, Ô surprise ! Didier Pasamonik est le commissaire de l'exposition ! Ah, combien de débats et d'arbitrages avec Anne Goscinny ont dus être nécessaires pour parvenir à ce compromis que constitue le catalogue de l'exposition que nous tenons dans nos mains (j'ai pourtant un net souvenir des polémiques violentes rapportées par Bodoï au début des années 2000, qui ont opposé ces deux-là) ?
Je découvre bizarrement l'existence de cette exposition par une campagne d'affichage sauvage dans le 17e arrondissement (armoires électriques, cabanes de chantier, bâtiments abandonnés - là où d'habitude on trouve les affiches électorales ou l'annonce d'obscurs concerts de rap) : René Goscinny au delà du rire au mahJ.
Une précédente exposition consacrée à Gotlib m'avait laissé dubitatif, là je m'interroge encore sur la pertinence d'une exposition Goscinny : quel rapport avec l'objet du musée ? A moins que la figure de Goscinny ne soit problématisée autour de la question intéressante de l'assimilation (mais cela m'étonnerait fort), on me semble être dans une dérive manifeste d'exploitation du filon porteur que constitue la bande dessinée commerciale. J'espère qu'au moins nous serons épargnés les délires interprétatifs pasamoniliens sur le village d'Asterix en tant que métaphore du shtetl (une interview accordée par Anne Goscinny à l'Obs me rassure sur ce point) ...
Hop, petit passage en coup de vent pour vous dire que prochainement sur un petit territoire de Charente Maritime se déroule une vaste articulation autour du boulot d'Emmanuel Guibert :
Et cet ensemble de propositions publiques commence avec, principalement, ça :
Toutes les infos du côté du site de l'association ChiFouMi ici-même.
En vacances à Valence en Espagne, je suis tombé sur une petite exposition, " Fanzination!". Ca se passe à la bibliothèque de l’Institut valencien d’art moderne. C’est l’occasion de découvrir l’histoire du fanzinat espagnol, des publications d'El Rrollo Enmascarado, inspirées par l’underground américain, jusqu’aux fanzines récents de Conxita Herrero, María Medem ou Sergi Puyol. L’exposition s’attarde sur la scène valencienne, qui s'est développée avec Javier Mariscal comme figure de proue. Bon, c'est une expo minuscule mais intéressante, et la boutique du musée est bourrée de fanzines pour l'occasion.
Oui, le système n'autorise les « mots » de plus de 60 caractères qu'au sein d'un balisage de lien. Tu as peut-être fait une petite coquille dans ton balisage.
aaah, non ; en fait, par paresse, j'avais pas balisé mais juste copié l'url dans le corps du texte, cette fois-ci
Oui, le système n'autorise les « mots » de plus de 60 caractères qu'au sein d'un balisage de lien. Tu as peut-être fait une petite coquille dans ton balisage.
Heureusement que mangaverse est toujours bloqué en Chine, je ne peux pas voir la photo, cela m'évite une réminiscence qui aurait pu être traumatisante :)
L'ours blanc est toujours là. On est allé au musée pour Safarix l'année dernière et je l'ai remarqué au poinr de demander à SugarYin de poser à ses côté :)
Va faire un tour au musée de la chasse et de la Nature de Paris, tu seras servi... de la porcelaine, des trophées, des bocaux de formol avec des chauve-souris et des ours en peluche démembrés, des singes empaillés et des tableaux dans lesquels les animaux prennent le thé... On est en efffet parfois proche du Freak Show avec de tels cabinets de curiosité. Au Musée des beaux-arts ("beaux lézards" comme disent les enfants de l'école) de Rennes on a un truc du genre aussi.
Je connais. Gamin, je n'habitais pas trop loin, et y allais parfois. J'adorais les animaux, et leurs momies me fascinaient et me mettaient mal à l'aise. Je me souviens d'un ours blanc dressés sur ses pattes. Me souviens pas des porcelaines, cela n'était pas mon truc. Pas remis les pieds depuis au moins, houuuu. Je place mes perversions ailleurs, maintenant.
"de Galbert fait un choix provocateur[...] l’accrochage tient donc juste à des questions pratiques : faire rentrer le plus d’œuvres possibles sur le mur."
Même si c'est uniquement des œuvres d'art (présentées comme telles) j'avais bien aimé le concept de cette expo fameuse :
"Pour ce faire, de Galbert fait un choix provocateur et confie l’arrangement de sa collection sur les 278 mètres de mur à une formule mathématique, la méthode de Monte-Carlo, qui sert « à calculer une valeur numérique en utilisant des procédés aléatoires » (choix adapté pour un addict avoué : la méthode est ainsi nommée d’après les jeux de hasard pratiqués à Monte-Carlo).
Celle-ci ne prendra en compte que les dimensions des œuvres : ni leur thème, ni leur auteur, ni leur genre, ni leur valeur, réelle ou supposée. Au mépris des grands principes, l’accrochage tient donc juste à des questions pratiques : faire rentrer le plus d’œuvres possibles sur le mur.
Conséquence secondaire : il n’y a pas assez de place pour afficher des cartels, qui indiquent d’habitude le titre de l’œuvre, l’artiste, et le matériau. A la place, la Maison Rouge propose de télécharger une application (en scannant un code QR) pour accéder à une version numérique du mur. De là, on peut cliquer sur l’œuvre qui nous intéresse, et obtenir les informations la concernant."
Va faire un tour au musée de la chasse et de la Nature de Paris, tu seras servi... de la porcelaine, des trophées, des bocaux de formol avec des chauve-souris et des ours en peluche démembrés, des singes empaillés et des tableaux dans lesquels les animaux prennent le thé... On est en efffet parfois proche du Freak Show avec de tels cabinets de curiosité. Au Musée des beaux-arts ("beaux lézards" comme disent les enfants de l'école) de Rennes on a un truc du genre aussi.
En vacance en Ecosse je découvre que l'expo temporaire du fascinant musée de Glasgow (un bordel insondable sur deux étages où l'on trouve ici une salle sur l'histoire d'écosse, ici une salle peinture française, là des animaux empaillés à foison, un avion de la guerre 39-45, une reproduction d'environnement de jungle tropicale, une micro-salle sur un christ de Dali, un énorme orgue - concert tous les jours à 13h)
J'adore ce genre de vieux musées, héritiers des cabinets de curiosités de la Renaissance, dans lesquels on entassait tout ce que l'on trouvait beau, ou intéressant, ou bizarre. Il y a des salles dans le Kunsthistorisches Museum de Vienne (immortalisé par Mahler - et accessoirement par Thomas Bernhard) dans lesquelles les tableaux recouvrent des murs entiers au touche-à-touche.
Maintenant, les musées sont rationnellement et esthétiquement scénographiés. C'est un autre charme, on va dire.
En vacance en Ecosse je découvre que l'expo temporaire du fascinant musée de Glasgow (un bordel insondable sur deux étages où l'on trouve ici une salle sur l'histoire d'écosse, ici une salle peinture française, là des animaux empaillés à foison, un avion de la guerre 39-45, une reproduction d'environnement de jungle tropicale, une micro-salle sur un christ de Dali, un énorme orgue - concert tous les jours à 13h) est consacré à Frank Quitely, natif de la ville
En terme de scénographie rien de spécialement notable (des planches au murs, par séries), j'ai eu la surprise de voir que Quitely était l'auteur d'une partie de X-Men très connue que j'achetais en kiosque quand j'étais au collège, donc le rapport sentimental fonctionnait, les planches sont jolies mais ça n'a pas grand intérêt.
Par contre au début on trouve des planches originales de vieux strips écossais (inconnus au bataillons) qui étaient plutôt réjouissants, ainsi qu'une - je na'i pas trop compris pourquoi - belle illus originale de Clowes. Dans la section liée à Barman on trouvait d'autres beaux originaux : un hommage de Burns, une planche de Mazzuccheli, une de Neal Adams, une illus de Miller et un strip de Bob Kane. C'était de loin les pages les plus belles et intéressantes.
Ces quelques pièces justifient déjà le coup d'oeil, si on est dans le coin.
En effet, les rares originaux étaient marqués « Collection privée ».
Pierre :
En un mot, tu veux dire: n'y allez pas ? Dans ce cas, merci pour ton sacrifice. Du coup je vais essayer à la place les expos Hergé et Walt Disney.
Si tu passes après 19h (avant les étudiants font la queue pour la bibli) vers Beaubourg et que tu as une demi-heure à tuer, tu peux aller te faire ton opinion, c'est gratuit.
Les originaux sont dans des coffres ou sur des murs de mécènes d'entreprise qui défiscalisent jusqu'à 66%-90% en faisant payer la société (via l'état) mais qui se gardera de les lui montrer, à la société... EN beaucoup de mots... "plus les enchères iront haut, moins on en verra, d'originaux". En même tant, est-ce que l'air du temps est à l'originalité ou au décalque moisi et rance? Faites votre choix.
L'expo Gaston à la BPI (Beaubourg, Paris) n'a pas beaucoup d'intérêt. Les thèmes habituels y sont développés, il y a peu d'originaux (une petite douzaine de planches et pages de croquis), et les vidéos diffusées sont anciennes.
En un mot, tu veux dire: n'y allez pas ? Dans ce cas, merci pour ton sacrifice. Du coup je vais essayer à la place les expos Hergé et Walt Disney.
L'expo Gaston à la BPI (Beaubourg, Paris) n'a pas beaucoup d'intérêt. Les thèmes habituels y sont développés, il y a peu d'originaux (une petite douzaine de planches et pages de croquis), et les vidéos diffusées sont anciennes.
Les deux vieux raseurs médiatiques Schuiten & Peeters s'exposent au musée des arts et métiers: machines à dessiner.
Difficile de décrire le sentiment d'ennui qui accompagne la vision du film présenté sur cette page ; dessiner y a l'air d'être une activité bureaucratique plus asséchante et plus ingrate que le remplissage du formulaire 14b. Il faut cacher ce film, le tenir loin de la vue de tout enfant, de tout adolescent, dont ça pourrait bousiller la vocation plus certainement qu'une tarte dans la gueule.
Il ne vous reste plus qu'aujourd'hui et demain pour profiter de ce Mike Diana Tour à Toulouse et pour voir ses deux expositions-éclairs, l'exposition Comics aux Pavillons sauvages (35 avenue Jean Dagnaux), l'exposition Paintings à IPN (30 rue des Jumeaux), et la dernière rencontre avec Mike Diana a lieu ce soir à la Librairie Terres de Légendes pour sa participation au 3#6 chez The Hoochie Coochie - dont toutes les planches sont visibles dans l'exposition Comics.
Je partage ce que tu dis dans ton dernier paragraphe (et j'ignorais cette déclaration de Goscinny, à relativiser quant on admet la qualité des bandes dessinées de Forest, la phrase serait plus pertinente si on remplaçait Barbarella par Druna), par contre que je me suis sans doute mal exprimé sur certains points, je vais essayer de préciser:
En fait, je me demande si la muséification est une tendance positive ou négative pour la reconnaissance de la bande dessinée ? Elle est toujours un phénomène institutionnel (que l'initiative soit privée ou publique) et en retard sur ce à quoi elle s'intéresse; elle est naturellement tournée vers le passé. Je serai curieux que lldm réponde à la question qui n'avait rien de malicieux un peu plus bas.
Une expo Gaston, c'est autre chose... Mais présenter Franquin au Grand Palais sous forme de rétrospective me gênerait car cela nuirait je crois à la crédibilité de la bande dessinée, et cela dit en dépit de toute l'admiration que j'ai pour son oeuvre. Son style est trop typé "comique gros nez" pour ne pas prêter le flanc aux sarcasmes des élites du monde de l'art.
Pour qu'un auteur soit légitime pour être exposé scientifiquement, au delà de sa simple valeur historico-culturelle, il faudrait qu'il soit un maître, au sens de "Personne qui a autorité ou fait autorité dans un domaine d'activité" autant que "Artiste, peintre ou sculpteur, qui dirigeait un atelier et formait des élèves travaillant sous son contrôle, parfois à la même oeuvre" ou que "Celui qui fait école; celui dont on est le disciple, dont on reçoit et reconnaît l'enseignement, la doctrine (en matière intellectuelle, artistique, morale); celui qui représente un modèle, un guide, un initiateur". Vu sous cet angle, Franquin répond à cette exigence, tant il a été reconnu par ses pairs et imité, mais dans ce cas, un Joseph Gillain davantage encore, tant il a été à l'initiative de cette école de Marcinelle.
Franquin est le créateur d'un univers séduisant et dynamique, tant par les personnages qu'il anime, l'esthétique qu'il développe, que les décors qu'il met en place avec minutie. C'est le génie de Franquin de mettre sa virtuosité graphique au service de sa vision; mais le maître témoigne aussi d'une maîtrise technique au-delà du pur graphisme c'est là où je n'ai pas été clair) et pour ce qui concerne la bande dessinée, ma remarque portait spécifiquement sur la matière du récit, la narration proprement dite, la composition, la mise en scène... La où je trouve Franquin pris en défaut. Pour ce qui regarde beaucoup de ses Spirou: récit improvisé au fil de la plume, à la construction bancale, parfois mal conclus, mise en scène peu inventive, disposition des personnages répétitive, maladresse de cadrage ou de découpage (le fameux chalutier à la proue coupée dans le Voyageur du Mésozoïque). Je le trouvais plus inventif à ses tous débuts, quand il était marqué par le cartoon. A cet égard, le Morris des années Dupuis (qui vient lui aussi du dessin animé), qui lui était contemporain, était un maître. Il suffit de feuilleter n'importe quel Lucky Luke, on y voit comment le dessin raconte, impose un sens de lecture, avec une fluidité et une grande économie de moyen qui force l'admiration. Il ne me semble pas anodin que cet auteur soit absent du bouquin de Peeters Case, planche, récit...
Sinon, la phrase ci-dessous me désole quant à ma capacité à communiquer tant elle me paraît éloignée de ce qui était mon propos !
Allister Baudin :
Je continue à ne pas être d'accord du tout avec ton analyse de Franquin (après ton éloge du Franquin tardif et l'idée étrange que le design de Gaston ne serait pas daté -bon j'exagère-), on pourrait faire un sujet Pierre VS Allister baudin sur Franquin mais on n'a pas le temps :).
J'y reviendrais peut-être sur le sujet adéquat si je trouve le temps et l'envie.
Ce que tu dis est intéressant et ça se défend, même si je ne partage pas forcément ton point de vue sur les réquisits pour qu'un auteur soit exposé (mais je ne peux pas t'opposer un début d'idée de ce qu'il faut pour qu'un artiste puisse légitimement être exposé, je n'en sais rien). De façon globale je n'ai plus trop de point de vue sur le rapport entre l'art et la muséification. Mais s'il faut que l'artiste soit exposé fasse autorité, alors comme tu le dis, Franquin répond à ce critère.
Par ailleurs, je ne suis pas d'accord avec ton jugement concernant la maladresse de son cadrage ou de son découpage, ni sur sa disposition des personnages (savoir quand il faut répéter une disposition et quand il ne faut pas fait partie de l'exercice de la bande dessinée, la variété peut parfois desservir l'efficacité d'une page, enfin, je trouve que Franquin maîtrise la répétition, on peut penser l'inverse). De toutes les façons ça n'a pas trop d'importance, on trouve tous les deux dans Franquin suffisamment de choses pour prendre plaisir à sa lecture, et visiblement on a un jugement parfois différent, tant mieux.
Pour la dernière phrase que tu cites, je te prie de bien vouloir m'excuser, je disais n'importe quoi en essayant de tordre ce que tu disais à l'extrême pour être drôle, j'aurais dû remplacer mon "bon j'exagère" par un "bon je dis n'importe quoi", ça aurait été plus explicite.
Mais présenter Franquin au Grand Palais sous forme de rétrospective me gênerait car cela nuirait je crois à la crédibilité de la bande dessinée, et cela dit en dépit de toute l'admiration que j'ai pour son oeuvre. Son style est trop typé "comique gros nez" pour ne pas prêter le flanc aux sarcasmes des élites du monde de l'art.
Je pense que tu ne voulais pas dire que les expos B.D. ne devraient présenter que des auteurs de tendance pompier, ou "réalistes ressemblants" (Bilal, Rozinski, Chéret..) pour quémander une hypothétique reconnaissance des mandarins de l'art, mais c'est un peu l'impression qui ressort de ce passage.
Et par ailleurs, pourquoi la B.D. devrait -elle se soumettre aux normes critiques externes ? Elle peut en utiliser des outils, mais le cinéma a développé ses propres outils critiques et sa propre muséographie (sous la forme des cinémathèques) (il est vrai que je ne sais pas si c'est grace à cela qu'il a obtenu cette fameuse reconnaissance -relative)
Je partage ce que tu dis dans ton dernier paragraphe (et j'ignorais cette déclaration de Goscinny, à relativiser quant on admet la qualité des bandes dessinées de Forest, la phrase serait plus pertinente si on remplaçait Barbarella par Druna), par contre que je me suis sans doute mal exprimé sur certains points, je vais essayer de préciser:
En fait, je me demande si la muséification est une tendance positive ou négative pour la reconnaissance de la bande dessinée ? Elle est toujours un phénomène institutionnel (que l'initiative soit privée ou publique) et en retard sur ce à quoi elle s'intéresse; elle est naturellement tournée vers le passé. Je serai curieux que lldm réponde à la question qui n'avait rien de malicieux un peu plus bas.
Une expo Gaston, c'est autre chose... Mais présenter Franquin au Grand Palais sous forme de rétrospective me gênerait car cela nuirait je crois à la crédibilité de la bande dessinée, et cela dit en dépit de toute l'admiration que j'ai pour son oeuvre. Son style est trop typé "comique gros nez" pour ne pas prêter le flanc aux sarcasmes des élites du monde de l'art.
Pour qu'un auteur soit légitime pour être exposé scientifiquement, au delà de sa simple valeur historico-culturelle, il faudrait qu'il soit un maître, au sens de "Personne qui a autorité ou fait autorité dans un domaine d'activité" autant que "Artiste, peintre ou sculpteur, qui dirigeait un atelier et formait des élèves travaillant sous son contrôle, parfois à la même oeuvre" ou que "Celui qui fait école; celui dont on est le disciple, dont on reçoit et reconnaît l'enseignement, la doctrine (en matière intellectuelle, artistique, morale); celui qui représente un modèle, un guide, un initiateur". Vu sous cet angle, Franquin répond à cette exigence, tant il a été reconnu par ses pairs et imité, mais dans ce cas, un Joseph Gillain davantage encore, tant il a été à l'initiative de cette école de Marcinelle.
Franquin est le créateur d'un univers séduisant et dynamique, tant par les personnages qu'il anime, l'esthétique qu'il développe, que les décors qu'il met en place avec minutie. C'est le génie de Franquin de mettre sa virtuosité graphique au service de sa vision; mais le maître témoigne aussi d'une maîtrise technique au-delà du pur graphisme c'est là où je n'ai pas été clair) et pour ce qui concerne la bande dessinée, ma remarque portait spécifiquement sur la matière du récit, la narration proprement dite, la composition, la mise en scène... La où je trouve Franquin pris en défaut. Pour ce qui regarde beaucoup de ses Spirou: récit improvisé au fil de la plume, à la construction bancale, parfois mal conclus, mise en scène peu inventive, disposition des personnages répétitive, maladresse de cadrage ou de découpage (le fameux chalutier à la proue coupée dans le Voyageur du Mésozoïque). Je le trouvais plus inventif à ses tous débuts, quand il était marqué par le cartoon. A cet égard, le Morris des années Dupuis (qui vient lui aussi du dessin animé), qui lui était contemporain, était un maître. Il suffit de feuilleter n'importe quel Lucky Luke, on y voit comment le dessin raconte, impose un sens de lecture, avec une fluidité et une grande économie de moyen qui force l'admiration. Il ne me semble pas anodin que cet auteur soit absent du bouquin de Peeters Case, planche, récit...
Sinon, la phrase ci-dessous me désole quant à ma capacité à communiquer tant elle me paraît éloignée de ce qui était mon propos !
Allister Baudin :
Je continue à ne pas être d'accord du tout avec ton analyse de Franquin (après ton éloge du Franquin tardif et l'idée étrange que le design de Gaston ne serait pas daté -bon j'exagère-), on pourrait faire un sujet Pierre VS Allister baudin sur Franquin mais on n'a pas le temps :).
J'y reviendrais peut-être sur le sujet adéquat si je trouve le temps et l'envie.
Oui, des planches originales de Franquin ça vaut toujours le déplacement. C'est drôle, une des premières fois que je suis monté sur Paris, c'était pour en voir à l'expo de la Cité des sciences.
Cependant, je suis d'accord sur les limites de l'approche sérieuse : je crois qu'une bonne exposition doit à la fois montrer la démarche de l'auteur tout en continuant à s'adresser à son lectorat de prédilection. Et pour Franquin (ou Hergé), on est dans le cas d'oeuvres principalement pour enfants. Mais ça ne m'a pas l'air contradictoire avec une démarche sérieuse. Je suis sûr que j'aurais adoré l'exposition Astérix à la BNF si je l'avais vu à l'âge de 10 ans, et pourtant niveau planches originales et explications elle faisait le boulot. Un bon équilibre (il y avait aussi des jeux pour enfants pendant l'exposition, et c'était bien). Étrangement, j'ai trouvé que l'article de Pasamonik sur l'expo Tintin au grand Palais semblait formuler des critiques assez justes, et il me semble que le fait que l'exposition ne s'adresse pas assez aux enfants est une des critiques pertinentes. Concernant cet équilibre, je me souviens de l'expo Gotlib au Mahj. L'expo était bien faite mais à la toute fin, y'avait un petit espace ludique pour enfants, genre "complète un dessin de Gotlib". Bon, ben là, ça faisait tache. Les dessins étaient publiés sur le site du musée après (mon dessin contenait trop de cacas et de zizis alors il a pas été publié :'().
Je continue à ne pas être d'accord du tout avec ton analyse de Franquin (après ton éloge du Franquin tardif et l'idée étrange que le design de Gaston ne serait pas daté -bon j'exagère-), on pourrait faire un sujet Pierre VS Allister baudin sur Franquin mais on n'a pas le temps :).
Défauts de maîtrise dans la technique : non, et sur plusieurs niveaux et de plusieurs points de vue. Si par "maîtrise dans la technique" tu veux dire que l'oeuvre de Franquin n'est pas homogène et uniforme, alors effectivement, il a toujours cherché à se renouveler. Mais "maitriser la technique" à mon sens c'est bien réussir à se renouveler et à faire évoluer son dessin, et non adopter un système figé.
Si tu veux parler d'anatomie ou de perspective, de design, ou de narration Franquin dans ces domaines est extraordinaire (sans parler de son encrage). Il a inventé une anatomie qui correspond aux mouvements qu'il voulait imprimer à ses personnages et qui est d'une audace incroyable et fonctionne parfaitement (on ne peut se contenter de copier l'anatomie réelle quand on travaille à ce niveau de caricature). De même, il a quasiment inventé une façon de faire de la perspective en améliorant avant tout le monde (Morris, Uderzo) les dessins en pieds issus des bandes comme celles de Segar, créant de la profondeur en mettant les points de fuite au niveau du sol pour représenter de façon lisible un maximum de choses en un minimum d'espace (et en réussissant à dessiner ses personnages dans une insaisissable et inouie mini-contre plongée -c'est surtout dans Modeste et Pompon ça, quelques fois dans Spirou, c'est plus relaché dans Gaston), question design il a beaucoup inventé, surement autant que Moebius, et sa narration est souvent efficace, réussissant encore une fois plein de trucs audacieux, surtout quand il s'agit d'aller à l'encontre du sens de lecture pour plus d'efficacité (un dessinateur hésitant et débutant se limiterait pour limiter la casse à faire se déplacer ses personnages de gauche droite).
Marquée par le contexte de sa production, c'est presque un argument en faveur d'une expo "sérieuse", l'explication du contexte de création des bandes dessinées pour enfants est souvent passionnant. Par ailleurs Franquin s'est libéré de ce contexte plus d'une fois (Idées Noires, Landernau, Trombonne illustré). Franquin s'est assez peu confronté à la censure (l'affaire des flingues dans Spirou ?) et a quasiment toujours signé ses oeuvres.
Pas libre et consciente d'elle-même...alors ça c'est difficile de l'affirmer ou de l'infirmer. Ses entretiens avec Numa Sadoul et le plus récent Franquin et les fanzines montrent bien un auteur conscient de l'intégralité de son oeuvre et des règles qui la régissait (regrettant parfois d'avoir illustré un scénario qui ne "collait" pas avec son univers, comme par exemple les scénario de Rosy). Qu'il ait décidé de garder le Marsupilami après avoir quitté Spirou, en ayant le projet d'en faire quelque chose à part montre bien qu'il tenait en haute estime ses propres créations, et qu'il excluait Spirou et Fantasio de son univers propre (Gaston-Marsupilami-Idées Noires - il semble plus ou moins rejeter le petit Noel (trop niais) et Modeste & Pompon (trop de scénaristes différents?)). Delporte notait qu'on pouvait comprendre que l'oeuvre de Franquin était achevée au moment où Franquin avait accepté de vendre le Marsupilami à des hommes d'affaires.
Je crois que même s'ils faisaient de la bande dessinée pour enfants et qu'ils dévalorisaient la plupart du temps leur travail, les auteurs franco-belge, et Franquin plus que les autres, avaient une très haute idée de l'effort et du sérieux que demandaient leur production. Il suffit de voir une des parties les plus obscures du travail de Franquin : ses conseils aux débutants. Chaque fois (et y'en a eu plein) qu'on lui demandait un conseil, il répondait (en gros ) : il faut être exigeant avec soi-même et ne pas se laisser aller à faire quelque chose de facile. Crumb disait la même chose quand il faisait un appel à contribution à Weirdo. Quant à la place de Franquin par rapport à la bd adulte, je ne crois pas que l'on puisse dire qu'il n'est qu'une étape en vue de celle-ci. Il a fait de la très bonne bd pour enfants, il a fait de la très bonne bd pour adulte, et il discute de Buzzelli et de Moebius avec Numa Sadoul sans se positionner comme inférieur par rapport à eux. Une phrase de Goscinny qui montre bien la façon dont les auteurs pour enfants se sentaient par rapport à l'émergence d'une bd "adulte" que j'aime bien : on demandait à Goscinny ce qu'il pensait de l'émergence d'une bd adulte à travers l'émergence de la bd érotique, comme Barbarella. Goscinny répond : " ces bd érotiques sont les vraies bd pour enfants, j'espère que les adultes ont autre chose à se mettre sous la dent".
Franquin au Grand Palais avec un comité scientifique, des exégèses, des petites notes de bas de page, et une scénographie qui parle aux enfants (comme à la Cité de la science), je suis à fond pour.
Je ne suis pas un usager de cette bibliothèque que je ne fais qu'apercevoir, donc je te fais confiance. Toutefois on annonce des planches originales de Franquin, et rien que pour cela, ça mérite à mes yeux le déplacement.
Je me souviens d'une exposition sur la bd à la bibliothèque nationale, il y a presque quinze ans (2002 ou 2003 ?) qui m'avait fait une forte impression, pour son approche scientifique (ça avait même déclenché chez moi un regain d'intérêt pour la bande dessinée que je délaissais depuis quelques années au sortir de l'adolescence). Mais le cas de Franquin est intéressant car il pose la question des limites de l'approche sérieuse : si son oeuvre nous touche et que l'on reconnaît son génie (nous, gens de bulledair), elle est cependant pleine de défauts de maîtrise dans la technique, et elle est aussi profondément marquée par le contexte de sa production (fournir de la matière pour la presse enfantine), elle n'a pas été libre et consciente d'elle-même (contrairement à celle d'un Crumb, d'un Moebius, ou même d'un Hergé qui a su imposer une vision totale sinon totalitaire son univers). Alors, par exemple Franquin au Grand Palais, avec un comité scientifique et des exégèses, des petites notes de bas de page dans le catalogue, je trouverais ça gênant. Franquin ne pourrait s'insérer sérieusement que dans une réflexion sur l'élaboration de la bande dessinée adulte, dont il est une étape.
A la bibliothèque du Centre Pompidou (bpi), pas au Centre Pompidou. Y'a déjà eu plein d'expo à la Bpi consacrées à la bd (Bretécher, Spiegelman, et d'autres je crois), mais c'est un espace très mineur du centre...c'est une zone vaguement ludique qui ne fait pas parti du Centre Pompidou, les expositions n'ont pas du tout le même statut que les expositions temporaires du centre et globalement ça correspond bien à cet art de rigolo sympas qu'est la bédé.
La BPI est bien partie prenante du Centre Georges Pompidou dont elle est associée, depuis l'origine du projet et dont elle partageait la même sorte d'utopie sur l'accès à la culture. Après sur la tonalité des expositions qui y sont organisées, je ne m'avancerai pas, n'ayant pas vu les expo que tu cites. Mais un art sérieux et antipathique, je doute que ce soit ce qui qualifierait le mieux l'art de Franquin !
La bpi est une horreur, n'importe quel étudiant qui a espéré y travailler dans le calme le sais. C'est la pire bibliothèque de Paris, bruyante et sale. Les expo bd que j'y ai vu étaient des trucs thématiques sans intéret., pas loin des controles des sacs et des fils d'attente pour demander les codes internet. Je n'ai pas vu l'expo Spiegelman. Mais je ne faisais que signaler que si on voulait se saisir de l'occasion de l'expo Hergé pour faire une sorte de bilan 'la bd au musée', alors le cas de la bpi est plutot un indicateur contraire, la bpi c'est à coté du musée, c'est pas le musée. Hum pour l'art de Franquin....evidemment que c'est rigolo et sympa ! Mais pour autant c'est fait avec serieux et c'est important dans l'histoire de la bd franco-belge, j'espere que la bpi n'adoptera pas que le point de vue du lecteur enfant sur son oeuvre et saura en prendre et en faire voir la mesure comme on est en droit de l'attendre.
A la bibliothèque du Centre Pompidou (bpi), pas au Centre Pompidou. Y'a déjà eu plein d'expo à la Bpi consacrées à la bd (Bretécher, Spiegelman, et d'autres je crois), mais c'est un espace très mineur du centre...c'est une zone vaguement ludique qui ne fait pas parti du Centre Pompidou, les expositions n'ont pas du tout le même statut que les expositions temporaires du centre et globalement ça correspond bien à cet art de rigolo sympas qu'est la bédé.
La BPI est bien partie prenante du Centre Georges Pompidou dont elle est associée, depuis l'origine du projet et dont elle partageait la même sorte d'utopie sur l'accès à la culture. Après sur la tonalité des expositions qui y sont organisées, je ne m'avancerai pas, n'ayant pas vu les expo que tu cites. Mais un art sérieux et antipathique, je doute que ce soit ce qui qualifierait le mieux l'art de Franquin !
Et c'est 24, pas 25, expos sur Paris et petite couronne. Celle consacrée à José Roosevelt était assez loin de Paris (Fosses), je n'aurai pas du la compter...
Certes, certes, la BPI n'est pas tout à fait le C.N.A.C. Georges-Pompidou et les expositions y sont moins développées que dans les deux grandes galeries du 6ème étage. Mais de là à les traiter d'art rigolo... Ce n'était pas le cas de Spiegelman en tout cas (je n'en ai pas vu d'autre à la BPI).
Il y a eu aussi une expo Willem - Images (du dessin de presse plus que de la BD) en située dans la galerie Sud en 2006, donc organisée par le centre proprement dit.
Je me suis amusé à comptabiliser les expos liées plus ou moins étroitement à la BD que j'ai pu visiter sur Paris et la petite couronne entre 2004 et 2016, et j'en ai compté 25 ! Je n'ai pas pris en compte celles organisées dans le cadre du Pulp Festival (une dizaine en trois ans) ni dans les Yvelines.
en fin d'année c'est une exposition Gaston Lagaffe qu'on annonce au centre Georges Pompidou:.
A la bibliothèque du Centre Pompidou (bpi), pas au Centre Pompidou. Y'a déjà eu plein d'expo à la Bpi consacrées à la bd (Bretécher, Spiegelman, et d'autres je crois), mais c'est un espace très mineur du centre...c'est une zone vaguement ludique qui ne fait pas parti du Centre Pompidou, les expositions n'ont pas du tout le même statut que les expositions temporaires du centre et globalement ça correspond bien à cet art de rigolo sympas qu'est la bédé.
Oui. Pour en rajouter une couche, sur Paris, il y a eu aussi Miyazaki-Mœbius à la Monnaie de Paris en 2004 (c'était surtout de l'illustration mais pas que), Le monde de Franquin à la Cité des Sciences et de l'industrie en 2005, Art Spiegelman, Co-Mix au Centre Pompidou en 2012, Sempé, un peu de Paris et d'ailleurs (ce n'était pas trop BD) à l'Hôtel de ville de Paris, aussi en 2012. Plus pointu, il y a eu aussi Winshluss. Un monde merveilleux aux Arts Décoratifs en 2013.
Et là, je ne parle que des expos que j'ai pu voir dans des grands lieux parisiens... (je vous fais grâce de tous les trucs plus ou moins exotiques liés à la BD dans des lieux plus ou moins fréquentés que j'ai pu faire, ou des expos que j'ai ratées). Donc, Hergé au Grand Palais me semble quelque chose de tout à fait normal et vraisemblablement très intéressant.